FO, SUD, CGT et SNU appellent les salariés de Pôle emploi à un mouvement de grève le 6 mars 2017.

À Pôle Emploi, une grève aura lieu le 6 mars prochain pour protester contre la restructuration du service public de l’emploi.

Cette restructuration va se traduire :

  • par la disparition d’une des missions de base de Pôle Emploi, l’indemnisation, autrefois gérée par les Assédic,
  • par le démantèlement des services d’orientation et la déqualification des psychologues du travail
  • par une hyper spécialisation des conseillers à l’emploi aboutissant à une déqualification et une perte de compétences
  • par la privatisation et l’externalisation à outrance de nos missions,
  • par l’accès exclusif aux services via internet,
  • par une dématérialisation généralisée qui va rendre inaccessible les services de pôle emploi à un très grand nombre d’usagers.

Depuis la fusion ASSEDIC – ANPE de 2008, le chômage n’a cessé de progresser dans notre pays. Mais politique d’austérité oblige, les effectifs de Pôle Emploi sont restés identiques, voire ont commencé à diminuer.

Or, la Direction générale fait un double constat :

  • Pôle emploi manque de conseillers pour suivre les chômeurs, et les soutenir dans leur recherche d’emploi,
  • Mais le budget doit continuer à fondre pour respecter les injonctions du ministère de tutelle, obsédé par sa politique de réduction des coûts des services publics.

Pour elle, la solution est donc toute trouvée : 50% à 70% des effectifs en charge de l’indemnisation, selon les régions, vont être basculés sur l’accompagnement et le placement des chômeurs.

Une paille quand on sait que déjà aujourd’hui, les conseillers indemnisation n’arrivent pas à faire face à toutes leurs tâches, et qu’il est fait systématiquement recours aux heures supplémentaires pour le traitement des dossiers.

La direction justifie la baisse drastique des effectifs indemnisation par la sous traitance de la saisie des attestations employeurs, par l’accélération de la dématérialisation et donc l’automatisation accrue.

Cette automatisation déjà à l’œuvre génère des incompréhensions et des tensions ( erreurs de traitement, des dossiers classés sans suite, l’envoi de courriers automatiques…) .

Les quatre syndicats demandent le “retrait” de l’accord sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) qui vise à redéployer  des agents chargés de l’indemnisation vers des missions de placement : Ils craignent une disparition quasi totale du métier d’indemnisation et, à terme, une restructuration d’ampleur qui ne permettra plus à Pôle emploi de remplir ses missions de Service Public (indemnisation, conseil, placement, lien avec les entreprises) pour lesquelles il a été créé.

L’inscription obligatoire par internet, les contacts par mail devenus obligatoires pour contacter un conseiller rendent nos services de plus en plus inaccessibles pour un grand nombre d’usagers.

Pour nos Organisations Syndicales CGT, FO, Sud et SNU-FSU, l’organisation des services aux demandeurs d’emploi, vue prioritairement à travers les digital ou les ateliers collectifs, n’est pas à la hauteur des enjeux de lutte contre le chômage et ne correspond pas à l’accompagnement personnalisé affiché par Pôle emploi.

Le lancement de ‘bob emploi’ (une plateforme numérique de Big data pour accompagner les chômeurs, NDLR) illustre  une nouvelle tentative de substitution des conseillers par la machine et de mise à distance des usagers.

Tout cela génère  une vraie inquiétude du personnel concernant l’avenir de l’établissement, ravivée par les débats de la campagne présidentielle et les différents  projets .

Dans ce contexte inquiétant d’austérité budgétaire, de baisse des effectifs (-1,4%), d’augmentation de la charge de travail, de dégradation des conditions de travail et de crainte pour l’avenir et devant l’inquiétude et la colère des salariés, les syndicats CGT, FO, Sud et SNU-FSU appellent tous les salariés de Pôle emploi à un mouvement de grève le 6 mars prochain pour défendre leur métier, pour réclamer des organisations de travail qui permettent d’accompagner véritablement les chômeurs et assurer nos missions de service public.

Nos organisations syndicales demandent à la direction générale et au ministère de tutelle

  • des embauches massives en CDI,
  • l’arrêt immédiat de toute externalisation,
  • l’arrêt de la politique du tout numérique,
  • l’amélioration de nos conditions de travail et du service rendu aux usagers
  • l’arrêt du processus de régionalisation et de privatisation de pôle emploi

C’est le sort des 54.000 salariés et la qualité du service public de l’emploi rendus aux usagers qui sont en train de se jouer !!

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