De très bons résultats pour augmenter les salaires

Communiqué CGT Michelin, 23 février 2017.

L’accord intéressement et participation niveau groupe est arrivé à son terme, une négociation est en cours pour déterminer les critères du nouvel intéressement pour les périodes 2017-2018 et 2019. Michelin dit « souhaiter davantage valoriser les efforts réalisés par les équipes françaises pour la performance de l’entreprise » extrait d’une note interne de la Direction pour justifier son souhait de transformer la participation en intéressement.

Si Michelin veut réellement valoriser les efforts des salarié(e)s, il peut tout simplement augmenter les salaires. Le résultat opérationnel pour l’exercice 2016 a encore très fortement augmentés par rapport à l’année 2015 plus 43 % !

M. Senard avait déjà qualifié le résultat de 2015 d’année exceptionnelle, comment va-t-il nous qualifier le cru de cette année ? Le résultat opérationnel était de 862 Millions € en 2009 et en 2016, il est de 2692 Millions € !

Nous nous félicitons de tous ces résultats, mais malheureusement, nous constatons que Michelin sait choyer ses actionnaires (1,78 € de dividende par action en 2010 et une proposition de 3,25 € par action pour 2016 soit un peu plus de 220 % d’augmentation en 6 ans), mais délaisse ses salariés au vu de la politique salariale de l’entreprise qui est pratiquée depuis plusieurs années + 0,6 % à + 1 % d’Augmentation Générale par an pour les agents, (les collaborateurs et Cadres n’ont plus d’AG). Michelin a acheté en 2015 et 2016 pour 750 Millions d’€ d’actions pour les détruire, dans le but de doper le cours de l’action. Nous constatons aussi une baisse régulière d’année en année de la participation, alors que dans le même temps le résultat opérationnel ne cesse de progresser ! Pire même, un  site comme la Roche-sur-Yon, qui a accepté un accord de flexibilité avec tous les désagréments qui vont avec, ne touchera pas d’intéressement du site pour l’année 2016, alors que dans le même temps une poignée d’actionnaires va se gaver à ne plus savoir que faire de son fric !

Malgré cette hausse de 43 % du résultat d’exploitation, Michelin ne se gêne pas pour augmenter ses tarifs de 8 % pour soit disant compenser la hausse des matières premières. Non content d’exploiter ses salariés, il déplume ses clients pour engraisser un peu plus ses actionnaires !

La CGT revendique, suite à une enquête faite auprès des salariés, une augmentation générale de 450 € par mois, pour toutes les catégories, corroborée par l’enquête « avancer ensemble » faite par la direction. L’intéressement supplémentaire de 11, 6 millions s’il est le bienvenu ne réponds pas à cette attente.

Le 21 mars, une journée d'action sur l'industriel.

 Notre pays a besoin d'une  industrie  forte, l'avenir  dépend  de  notre  capacité  à  produire  des  richesses  sur  le  territoire  national. L'industrie est indispensable pour répondre aux besoins fondamentaux de la population, elle conditionne l'existence et le développement des services publics et du secteur tertiaire.

On  nous  dit  que  l’avenir  est  sombre  en  matière d’emplois et que le numérique et les robots remplaceront demain un travailleur sur deux. La réponse capitaliste  est  de  diviser  les  effectifs  par  deux, moyennant la généralisation des minima sociaux que certains nomment  « revenu universel ». 

De  nombreuses  activités  industrielles  ont  été délocalisées  par  les  multinationales,  afin  de moins payer les travailleurs, et de s’affranchir des contraintes environnementales. Les produits que nous consommons, hier fabriqués ici,  sont  produits aujourd’hui  dans  des  pays  aux conditions  de  travail  épouvantables,  pour  des  salaires  de  misère,  et  polluant  l’environnement.  Le gain  effectué  est  ponctionné  par  le  profit  pour  alimenter quelques riches actionnaires. 

C’est  tout  autant  notre  Protection  sociale, nos emplois, que les conditions de travail et les salaires des travailleurs dans ces pays qui  souffrent  de  cette  guerre  du  capital contre les 99 % de la population de la planète.

Nous  devons  imposer  une  relocalisation  massive des  activités  industrielles,  en  mettant  ce  point  à l’ordre du jour des choix politiques d’aujourd’hui. Et c’est dans chaque  entreprise  que doit s’exprimer le rapport de forces obligeant les patrons à préserver les effectifs,  à maintenir les activités industrielles  sources  d’emplois  directs  et  de  nombreux emplois indirects.

C’est  en  démontrant  notre capacité  à  nous  mobiliser tous ensemble sur ces questions  que  nous  obligerons les patrons et les politiques à envisager un autre modèle économique  que  celui  de  la dictature du fric.

Le 21 mars, mobilisation interprofessionnelle

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