Les salarié-e-s de Brossard toujours en lutte

Malgré l'action des salarié-e-s de Brossard sur le site Limagrain (propriétaire de l'entreprise située à Pitihiviers, Loiret) le 28 juin dernier, rien n'avance. La multinationale continue de traiter les salarié-e-s par le mépris et avec le concours de la force publique. Retrouvez plus bas les derniers communiqués de la Fédération Nationale Agroalimentaire et Forestière CGT.

Lire les articles : Les salariés de Brossard en grève / Communiqué des syndicats CGT Limagrain / Les Camarades de Pithiviers, salarié-e-s de Brossard, sont resté-e-s à Saint Beauzire.

Communiqué FNAF, mercredi 29 juin 2016

Brossard (45). 22ème jour de grève pour les salaires et la lutte continue !

Depuis 3 mois, les salariés de Brossard à Pithiviers sont « remontés comme des pendules ». Les conditions de travail à la biscuiterie sont très pénibles avec + de 30° en permanence dans les ateliers, et un management arrogant et provocateur. Ce qui a mis le feu aux poudres, ce sont les négociations salariales en mars qui ont débouchées sur : 0% d’augmentation des salaires. En mars, puis en avril, les arrêts de travail à l’appel de la CGT et de FO et largement suivis par les salariés ont été totalement ignorés par une direction aux ordres du groupe Limagrain.

Alors, le 7 Juin dernier à l’occasion d’une négociation sur le site de Pithiviers, les salariés avec leurs syndicats se sont mobilisés et ont exigé la prise en compte de leurs revendications.

Les résultats nets de Jacquet / Brossard pour 2015 atteignent 6 Millions d’euros dont 5 Millions pour le seul site de Pithiviers où 58 000€ ont été distribués à 18 cadres !!!

Après 7h00 d’un discours patronal, connu par tous : La guerre des prix, les pressions de la grande distribution, la nécessité pour Jacquet Brossard de réussir son développement à l’international, les pertes de la nouvelle usine brésilienne… Les salariés refusant de « payer » le développement du groupe qui génère des profits exponentiels, grâce à leur travail, ont décidé avec leurs syndicats de se mettre en grève et de revendiquer notamment, une prime de 1 000 €uros.

Il faut savoir que c’est Limagrain qui décide du « Biscuit » qui reviendra aux salariés. Chez Jacquet, les négociations salariales ont abouti à 20cts €uros en plus sur le ticket restaurant, chez Limagrain, les salariés se sont vu attribuer des chèques Cadhoc. C’est ainsi que Limagrain entend « payer » ses salariés. C’est lamentable !!!

La seule réponse à leurs légitimes revendications fut, dans un premier temps, le mépris par un refus total de négocier, puis le recours aux huissiers, aux forces de l’ordre, aux assignations devant le tribunal et à l’emploi d’intérimaires pour remplacer les grévistes.

CGT et FO ont à leur tour assigné Brossard en justice pour cette atteinte au droit de grève. Par jugement du 27 Juin le TGI d’Orléans interdit à Brossard de recourir à l’emploi d’intérimaires pour remplacer les grévistes sous astreinte de 500€ par infraction constatée et condamne l’entreprise au titre de l’article 700.

Le 28 Juin, une délégation de salariés en lutte et leurs syndicats étaient au siège de Limagrain et exigeaient l’ouverture de négociations. Pour seule réponse, Limagrain leur propose d’étaler la retenue des jours de grève sur 3 mois et l’ouverture de négociations sur une prime de performance.

Les salariés, excédés par cette nouvelle rebuffade, ont rendu compte ce matin en assemblée générale. Ils ont débattu et ont décidé de la poursuite de la lutte pour leurs revendications et le retrait de la loi El Khomry car ils ont conscience de l’utilisation qu’en ferait Limagrain.

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Communiqué FNAF, lundi 11 juillet 2016

Brossard (45). La haine de classe s’exprime

Depuis un mois, les salariés avec leurs syndicats CGT et FO sont mobilisés pour leurs revendications face à une direction autiste qui refuse toute augmentation des salaires.

La direction est responsable de la situation en provoquant continuellement les grévistes : Constats d’huissiers permanents, assignations au tribunal, présence policière, allant jusqu’à organiser deux réunions sur le temps de travail avec des intérimaires et des salariés non-grévistes pour insulter et humilier les salariés grévistes... Provocatrice, elle oppose aux revendications légitimes, une prime de performance. 
Pourtant, les résultats net de Jacquet / Brossard pour 2015 atteignent 6 Millions d’euros dont 5 Millions pour le seul site de Pithiviers ce qui permettrait de satisfaire largement les justes revendications. D’ailleurs, 58 000€ ont été distribués à 18 cadres.

Afin de briser la grève, la direction a fait appel à des intérimaires pour assurer la production largement perturbée par la détermination des salariés. Par jugement du 27 Juin le TGI d’Orléans a interdit de recourir à l’emploi d’intérimaires pour remplacer les grévistes sous astreinte de 500€ par infraction constatée. Brossard, groupe Limagrain n’en a que faire et ignore depuis la décision de justice. Les syndicats ont sollicité à de multiples reprises l’inspection du travail et la préfecture qui font la sourde oreille. Ils ont choisi leur camp et refusent de faire appliquer le jugement.
Les salariés sont exaspérés, alors qu’ils revendiquent une prime pour améliorer leur quotidien, leur patron refuse d’appliquer la loi et l’Etat cautionne.

Le mercredi 6 juillet à 17H30, un conducteur avec un véhicule a foncé sur les grévistes, une gréviste et élue CGT a été blessée et conduite aux urgences à l’hôpital de Pithiviers. Ce n’est certainement pas un hasard qu’un tel acte arrive dans ce conflit où la direction ne cesse de recourir à des méthodes scélérates, persuadée que l’Etat lui assure l’impunité.

Ce 11 Juillet au 35ème jour de grève, une délégation de salariés accompagnée de leurs syndicats est allée à la rencontre de la direction de Brossard, pour, une nouvelle fois, lui demander de se mettre autour de la table et négocier. Brossard s’est engagé à le faire à 14h00 et la préfecture l’a confirmé au délégué syndical. Une nouvelle fois, sous un prétexte fallacieux, Brossard a annoncé que la rencontre ne se tiendrait pas. La préfecture a aussitôt été informée de cette nouvelle reculade.

Vers 17h00, les grévistes consternés ont vu arriver les forces de l’ordre qui se sont positionnées entre eux et la direction de l’entreprise qui affirmait avoir été retenue alors qu’une délégation de salariés ne demandait que l’application de la loi et l’ouverture de véritables négociations. C’est une nouvelle fois la preuve que le gouvernement est plus prompt à écouter les mensonges d’une direction que de faire appliquer la loi dès lors qu’elle est favorable aux salariés. Fort de l’appui des pouvoirs publics Brossard menace les salariés et les représentants de la CGT de poursuites judiciaires. La Fédération de l’agroalimentaire CGT et l’Union Départementale CGT du Loiret condamnent de tels agissements, alors que des salariés défendent pacifiquement depuis plus d’un mois, leurs légitimes revendications.