Grève à l'incinérateur, négociations impossibles avec la direction.

Les salarié-e-s de VERNEA du site de l’incinérateur de Clermont sont toujours en grève à 80% depuis le 23 décembre, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Ils dénoncent des méthodes de management autoritaires, des conditions de travail déplorables et très accidentogènes avec plus d’un accident de service par mois et demandent une revalorisation de salaire de 180 euros.

Deux rencontres ont eu lieu au siège de VERNEA à Lyon (ce qui est scandaleux, à 140km du site) et n’ont abouti à rien, juste la proposition de mettre en place des groupes pour améliorer les conditions de travail. Au bout d’un an et demi de fonctionnement et après plusieurs dizaines d’accidents, les salarié-e-s n’y voient pas là une “avancée”.

Depuis le début du conflit, le seul moyen de pression dont disposent les salarié-e-s VERNEA pour faire avancer leurs revendications, est le blocage du site. En effet, si le four n’est plus approvisionné, cela entraîne une mise en maintenance et des frais pour l’entreprise. De plus, chaque tonne détournée sur le site d’enfouissement technique de Puylong est facturée par le VALTOM.

Alors le 29 décembre dernier, après avoir complètement bloqué le site pendant quelques heures, c’est la police qui est venue lever le blocage, délégation de service public oblige.

Les jours qui ont suivi et en attendant la 2ème rencontre avec la direction, les salarié-e-s organisaient donc un barrage filtrant, confiant dans une solution qui passerai par la négociation. Mais lorsque la direction a annoncé aux représentants du personnel (CGT CFDT UNSA) qu’il n’était pas dans les pratiques de l’entreprise de céder à des revendications ni d’augmenter les salaires, le blocage total du site a repris le 7 janvier.

Jeudi 8, 2 jours après la demande de médiation faite par l’UD CGT auprès de la préfecture, la seule réponse de l’État a été d’envoyer une 40aine de policiers pour “ouvrir” le blocage.

Ce jour là, les grévistes, renforcé-e-s par l’interpro CGT, ont vécu leur 2ème face à face avec les forces de l’ordre. La médiation qui s’en est immédiatement suivie (sur le site cette fois) a débouché de nouveau sur une fin de non recevoir, car la direction de VERNEA “n’a pas le mandat de la SITA (filiale de SUEZ) pour négocier quoi que ce soit”.

Le mouvement est reconduit jusqu’à l’AG de lundi, mais nous pouvons imaginer dans quelle exaspération et danger se trouvent aujourd’hui les salarié-e-s qui verront leur bulletin de salaire divisé par 4 ce mois ci.

VERNEA, filliale de SITA, filliale de SUEZ environnement, est un groupe dans lequel les retraites chapeaux ne posent pas de problème, mais l’État en possède encore 33% des parts !

Les militant-e-s CGT du syndicat de la construction sont présents depuis le 23 décembre. La direction de l’UL de Cournon et nombreux de ses militant-e-s apportent tout le soutien humain et logistique possible depuis plus de 15 jours, ainsi que l’UL de Clermont-Fd. L’interpro CGT a également été présente jeudi pour renforcer les salarié-e-s face aux forces de l’ordre et les jours précédents. Des adhésions se font sur le piquet de grève. La CGT tient son rôle dans cette lutte de salarié-e-s face à un des géants du CAC 40.

Mais que dire du comportement de l’État, sollicité pour une médiation et qui envoie la cavalerie ? Notre démocratie est vraiment malade.

Voir la vidéo du 8 janvier