Communiqué du CAC 63 (Collectif pour l'Audit Citoyen de la dette 63) : Le Conseil Municipal de Clermont-Ferrand du 6 novembre doit modifier son ordre du jour.

Un rapport d'information officiel, fait au nom de la commission des finances du Sénat présidée par Madame Michèle André, vient de chiffrer à 13 milliards d'euros pour la France le coût de la faillite de la banque DEXIA, championne des emprunts toxiques pour les collectivités.

La baisse des dotations aux collectivités programmée sur les années 2015, 2016, 2017, dans le cadre du Pacte de Responsabilité se monte à 11 milliards d'euros. Avec les baisses déjà entamées en 2014, la purge subie par les habitant-e-s et les agents des communes, départements et régions, sera très exactement de 13 milliards d'euros.

Comment est-il possible que le débat public sur l'austérité désigne presque systématiquement les fonctionnaires, les chômeurs, les salarié(e)s trop payé-e-s, trop « protégé-e-s » ou les étrangers sans jamais s’interroger sur ce que nous a coûté et sur ce que nous réclame encore la finance, les banques internationales les plus spéculatives, des actionnaires dont la richesse invraisemblable ne cesse d'augmenter ?

Les 13 milliards d'austérité imposés aux contribuables, aux usagers des services publics et aux agents des collectivités serviront à une chose : payer les 13 milliards de la faillite de DEXIA.

Pour la Ville de Clermont-Ferrand, la facture qui va être évoquée au Conseil Municipal du 6-11-15 est énorme : plus de 30 millions d'euros.

L'ordre du jour de ce conseil place les emprunts toxiques après un débat sur les réformes territoriales et le débat sur le futur budget pour 2016.

Le CAC 63 appelle les conseillers municipaux à modifier cet ordre du jour et à débattre d'abord de la facture des emprunts toxiques.

Si les habitants d'un immeuble collectif se rendent compte que quelqu'un d'extérieur a fait des branchements clandestins sur l'eau, le gaz, l'électricité, ils ne commencent pas leur réunion en se répartissant le coût de cette escroquerie ni en acceptant de changer leur mode de vie. Ils commencent par dévoiler la situation, démasquer l'escroc, fermer les branchements et engager des actions judiciaires pour être dédommagés.

Le CAC 63 appelle les élu-e-s de Clermont-Ferrand à :

  • engager un audit citoyen de la dette (combien ont déjà coûté les emprunts toxiques, combien vont-ils coûter, dans quelles conditions les contrats ont-ils été signés, dans quelles poches iront les indemnités de sortie,… ?),
  • voter un moratoire sur les intérêts usuraires (l'annuité 2015 du seul emprunt euro/franc suisse présente actuellement un taux d'intérêt de 21 % qui entraînera un surcoût de 2 millions de franc (une maison de quartier),
  • mobiliser les autres collectivités auvergnates concernées (Montluçon, Vichy, leurs agglomérations, le Conseil Régional, le Département de la Haute-Loire, etc.), les hôpitaux concernés (Montluçon, Brioude, Vichy) et poursuivre ensemble des actions en justice.

 

Premiers signataires : ATTAC 63, CGT 63, Chôm-Actif (MNCP), Ensemble 63, Parti de Gauche 63.