Ce n’est pas aux chômeurs de payer !

Déficit, déficit, déficit…, voilà le mot de ralliement de l’ensemble du patronat relayé par les gouvernements successifs. Et oui, à les écouter, les chômeurs seraient responsables du déficit des caisses de l’UNEDIC. Responsables parce qu’ils ne voudraient pas travailler. Il faudra bien qu’un jour, on nous explique comment près de 6 millions de salariés privés d’emploi pourraient trouver un emploi alors que le Service Public, dont c’est le principal rôle, n’offre que 200 000 offres. Et encore quels emplois ? Intérim, CDD de quelques heures par semaine, etc. voire des offres illégales que le Comité national a dénoncé.

Comment Pôle emploi va pouvoir réellement se consacrer à sa principale activité en déplaçant 200 conseillers dont la mission sera de sanctionner les mauvais élèves de la recherche d’emploi ? En fermant des agences et en dématérialisant les autres pour éloigner les privés d’emploi des agences restantes ?

Non, n’en déplaise à ceux qui stigmatisent les chômeurs et à ceux qui s’en font le relais, ce ne sont pas eux qui sont responsables du déficit, les chômeurs souhaitent retravailler pour un salaire leur permettant de vivre et de faire vivre leur famille décemment. 

Oui, les responsables de ce déficit sont ceux qui veulent augmenter leurs profits et ceux de leurs actionnaires en exigeant de la part d’un gouvernement ultra libéral la baisse des cotisations sociales issues du fruit du travail, ceux qui délocalisent nos entreprises, ceux qui se frottent les mains quand ce gouvernement utilise le 49-3 pour faire passer la loi Macron, loi scélérate permettant de licencier des salariés plus facilement . Ces derniers mois, le gouvernement n’a eu de cesse que de faire cadeaux de plusieurs dizaines de milliards d’euros au patronat pour soi-disant créer des milliers d’emplois. Mais où sont-ils ces emplois ?

Parallèlement et à l’occasion d’un Comité central d’entreprise de Pôle emploi du 21 juillet dernier, la direction nationale de Pôle emploi a présenté aux organisations syndicales un dossier portant sur « accès direct du demandeur d’emploi à son référent et développement des services personnalisés sur rendez-vous ».

Qu’en est-il :

  • Réduction des horaires d’ouverture au public ;
  • Programmation de rendez-vous pour la recherche d’emploi, l’indemnisation ou l’orientation, l’accès à l’offre de service numérique et aux ateliers collectifs ;
  • Lors des 1/2 journées d’ouverture, le privé d’emploi ne pourra plus être reçu spontanément en entretien pour toutes les questions relatives aux offres d’emploi, à la mobilité, aux aides que pourrait avoir un employeur pour l’embaucher.

En réduisant ainsi les conditions d’accès aux services, la direction de Pôle emploi tourne le dos à l’objectif premier qui doit être celui du Service public de l’emploi.

Pour le Comité national des travailleurs privés d’emploi, le refus de les recevoir est inacceptable.

Pour la CGT, Pôle emploi doit disposer des moyens budgétaires et des effectifs qui lui permettent de faire face à l’augmentation continue du chômage et d’assurer correctement l’intégralité de ses missions.

N’est-ce pas l’occasion avec le Comité national, les Comités locaux et l’ensemble de la CGT de mettre en place des bureaux d’embauche pour exiger des créations d’emploi.

Enfin, les représentants patronaux à l’UNEDIC avec la complicité de certains représentants de salariés viennent d’accorder très généreusement 0,3 % d’augmentation aux chômeurs et encore pas tous puisque ceci ne concerne que la partie fixe (de 11, 72 à 11,76 €/jour) et l’allocation minimale (qui passe de 28,58 à 28,76 €/jour). L’allocation minimale n’en est pas une pour beaucoup d’allocataires touchés par l’écrêtement à 75 % de son ancien salaire de référence. Ainsi, les chômeurs aux plus petites allocations n’auront droit à aucune revalorisation, tandis que les autres recevront 4 centimes d’euros de plus par jour, bien en dessous de l’inflation à 0,5 %.

Nous qui avions cru que l’époque de Germinal était révolue et bien pour une fois, admettons que nous nous étions trompés... LUTTONS !

 

Comité National CGT des Travailleurs Privés d’Emploi et Précaires.