ACC et Alstom, même combat !
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- Catégorie : Luttes professionnelles
- Mis à jour : lundi 3 octobre 2016 10:03
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Communiqué de l'UD CGT 63 et du syndicat CGT des ACC
Les Ateliers de Construction du Centre (ACC), entreprise de rénovation ferroviaire, emploient près de 300 salarié-e-s à Clermont-Ferrand. C’est la dernière entreprise indépendante en France à pouvoir faire de la rénovation de « bout en bout ».
Les ACC ont beaucoup travaillé pour la RATP ces dernières années (rénovation de la ligne B du RER parisien jusqu’en 2015). L’entreprise comptait sur le respect du suivi de l’entretien de matériels précis (lignes 7 et 8 du métro parisien), pour répondre aux appels d’offre correspondants. Mais les appels d’offres se sont fait attendre.
Chaque matériel ferroviaire roulant a pourtant un carnet d’entretien à respecter tout au long de sa vie ; incluant la maintenance et la rénovation, jusqu’au démantèlement. Ce suivi est gage de sécurité, d’écologie et de service public de transport efficace.
L’entreprise dans son intégralité (Salarié-e-s, Syndicats, Direction) s’est mobilisée pour éviter la crise : recherche de nouveaux clients, vente des terrains sur lesquels est installée l’entreprise, chômage partiel, réorganisation interne, etc. Mais ces démarches ne font que reculer l’échéance finale de mise en liquidation.
Après près de 18 mois de rencontres (direction de la RATP, Ministère de l’économie, Syndicat des Transports d’Ile de France, etc.) le dossier ACC n’a que très peu avancé. La candidature à l’appel d’offre pour les lignes de métros 7 et 8 a enfin pu être déposée le 18 juillet dernier, avec 2 ans de retard. Mais la décision ne sera pas rendue avant encore une année. Cette entreprise et ses salarié-e-s aux savoirs-faires multiples et reconnus existeront ils toujours dans 1 an ?
Les ACC sont aujourd’hui menacés de dépôt de bilan. Comme pour ALSTOM, les ACC dépendent uniquement de décisions politiques.
Réduire le temps de réponse de l’appel d’offre est tout à fait possible, surtout quand 300 emplois sont dans la balance. L’État veut il vraiment sauver les industries et les emplois dans nos territoires ? Pourquoi respecter le dogme européen de concurrence libre et non faussée qui coûterait des milliers d’emplois en France, alors que le ministre de l’économie vient d’annoncer qu’il ne réclamera pas les arriérés d’impôts d’Apple, fixés par la Commission Européenne ?
Précisons également qu’Alstom et ACC ne sont pas en concurrence. Alstom construit du matériel roulant et ACC ne fait que la rénovation. Il n’y a pas de concurrence non plus avec la SNCF qui possède ses propres ateliers de rénovations, ni avec la RATP. De plus, certains appels d’offre de rénovations remportés dans le passé par les constructeurs (Alstom ou Bombardier) ont été sous-traités aux ACC, pour la partie opérationnelle.
Il faut sauver les ACC, comme il faut sauver ALSTOM et la SNCF, car la filière ferroviaire est mise à mal depuis des décennies par les gouvernements successifs.
Le transport ferroviaire est un mode de déplacement économique et vertueux écologiquement. Il contribue à l’aménagement du territoire du pays tout entier. Le service public ferroviaire est indispensable à l’implantation d’activités industrielles et la création d’emplois partout sur le territoire. Ce mode de transport est également gage de sécurité routière en délestant la circulation de poids lourds ou bus par exemple. La rénovation ferroviaire est indispensable, car la notion de trains jetables serait inacceptable économiquement et écologiquement.