La SEITA menacée, communiqué de l'UD.

Communiqué de l'Union Départementale CGT du Puy de Dôme, 2 décembre 2016.

Mardi 29 novembre 2016, l’annonce a été faite aux salarié-e-s lors du Comité Central d’Entreprise : Imperial Brands veut fermer l’usine SEITA de Riom, la dernière de fabrication de cigarettes sur le sol français.

Ses 239 salarié-e-s et les 87 de Fleury les Aubrais sont aujourd’hui grandement menacé-e-s de rejoindre les 6 millions de privé-e-s d’emploi en France.

L’arrêt de la production de certains produits et la généralisation du paquet neutre ont certes entraîné une baisse de production, mais rien ne laissait présager d’une telle annonce.

Imperial Brands, propriétaire de la SEITA, est en effet un solide groupe industrialo-financier multinational : 4ème producteur mondial de tabac, 2 milliards d’euros de bénéfices en 2015 et des aides publiques dans les pays où ils sont implantés. En France, c’est près 700.000 euros qui sont reversés au titre du Crédit d’Impôts Compétitivité Emplois, tous les ans depuis 2013, soit 2 millions d’euros.

Le constat est sans appel, encore une fois : l’argent public offert sans contrôle aux entreprises les plus puissantes ne profite jamais à l’emploi. Il profite à la spéculation financière. Les salarié-e-s restent des variables d’ajustement pour les grands groupes. Pour améliorer ses profits, la multinationale anglaise délocalise sa production en Pologne ou au Liban, ce qui a déjà laissé sur le carreau 327 salarié-e-s lors de la fermeture de l’usine SEITA de Carquefou en 2014. La CGT dénonce une nouvelle fois ce gaspillage d’argent public, donné sans condition ni contrôle à des firmes qui n’en n’ont pas besoin, si ce n’est pour augmenter les profits des actionnaires.

L’impact sur les fournisseurs et sous-traitants sera considérable sur le bassin riomois. De plus, la perspective de ces licenciements de masse dans ce bassin aura un des effets énormes sur la vie économique de la sous-préfecture et sur l’ensemble du département.

La fermeture de la SEITA s’inscrit dans un contexte des plus préoccupants dans le Puy de Dôme :

  • Michelin a supprimé 500 postes à Clermont-Fd en 2016 ;
  • Flowserve a fermé à Thiers et 87 salarié-e-s ont perdu leur emploi ;
  • MSD Chibret compte se séparer de sa branche recherche, également sur le bassin riomois ;
  • Luxfer à Gerzat et ses 160 salarié-e-s sont menacé-e-s de délocalisation ;
  • Les ACC continuent d’attendre les rames de métro parisien qui doivent être rénovées et 300 salarié-e-s ne savent rien de leur avenir ;
  • La crise chez Auvergne Aéronautique, qui vient d’être sauvé mais au prix de pertes d’emplois, est une conséquence de la réorganisation d’Airbus. Quels autres impacts de ce plan social en cours sont à attendre dans la métallurgie de notre territoire chez Aubert et Duval, Constellium, etc. ?
  • Beaucoup d’informations nous arrivent directement de nombreuses autres entreprises du département, qui ne nous laissent rien présager de bon pour l’emploi.

En parallèle, on assiste depuis des années au recul général d’accès aux services publics : les bureaux de poste ferment, les lignes SNCF aussi, l’énergie est morcelée, les agents des impôts sont de moins en moins nombreux et la désorganisation planifiée dans la santé détruit la vie des agents et éloigne les usagers de la santé publique.

Aujourd’hui touché par un taux de chômage de près de 9%, quel est l’avenir de l’emploi dans le Puy de Dôme ? Les services publics sont indispensables à l’installation d’industrie et l’industrie est nécessaire au maintien et au développement des services publics.

La CGT dénonce l’absence totale de politique industrielle en France. L’État ne joue plus son rôle stratégique d’impulsion, de régulateur et d’arbitre. Nous importons 60 % des produits industriels en liens avec nos besoins, nos savoirs faire disparaissent, la part de la richesse produite par l’industrie passe sous les 10 % du PIB et 1 millions emplois industriels ont été supprimés en 15 ans. À côté de cela, le CICE, le Crédit Impôts Recherche et les centaines de niches fiscales sont autant de chèques en blanc, réservés aux grosses entreprises qui privilégient la finance à l’emploi et à la production dans nos territoires.

La CGT appelle les salarié-e-s, privé-e-s d’emploi et retraité-e-s à se mobiliser pour que l’emploi, les salaires, le partage du travail et des richesses produites, l’égalité femmes-hommes, le contrôle des aides aux entreprises soient au cœur de la campagne électorale déjà bien entamée.

Toutes et tous ensemble pour l’emploi industriel, le partage des richesses, les services publics avec la CGT !