Tenons nous prêts à une rentrée de luttes.

C’est indécent comme information, mais qu’on se le dise : le pacte de responsabilité montre déjà des résultats. En effet, les dividendes aux actionnaires sont en augmentation de près de 30 % entre avril et juin 2014. Ce résultat est bien au dessus de la moyenne européenne et il est en partie dû aux résultats conséquents de certaines banques : Société Générale, Crédit Agricole et BNP malgré son amende record…

Mais au-delà du secteur bancaire, le CICE et le pacte de responsabilité n’ont profité ni à l’investissement, qui a baissé au deuxième trimestre, ni à l’emploi puisque les plans d’embauches étaient prévus au préalable. On appelle ça l’effet d’aubaine.

En favorisant la politique de l’offre, le gouvernement s’attendait certainement à ce que les entreprises bénéficiaires des mesures jouent le jeu. On se souvient du pin’s de Gattaz avec le million d’emplois promis. De la com’, rien que de la com’ puisque même essoufflée, notre économie aurait créé ce million d’emplois sur 5 ans. Alors le gouvernement va-t-il cesser définitivement de croire à la philanthropie des gros patrons ?

À la CGT, nous avions déjà clairement annoncé que cette politique d’austérité sur les populations, sur les services publics et le détricotage de la protection sociale étaient des choix inacceptables, puisqu’elle ne profiterait uniquement qu'aux puissants. Lire cet article, et lire celui là.

Aujourd’hui on peut lire, dans les différentes revues de presse, que le gouvernement « n’est pas dupe », qu’il va désormais « mettre la pression » sur le patronat car la récente annonce de la hausse des dividendes est un camouflet pour le gouvernement Valls.

Or l’annonce que la rentrée « officielle » du 1er ministre se fera à l’université d’été du Medef donne le ton. Même le rendez-vous du 10 septembre prochain au ministère du travail, où Rebsamen accueillera les organisations syndicales et patronales pour discuter de l’application des pactes dans 50 branches professionnelles, ne débouchera vraisemblablement pas sur un changement de cap. Pourtant le gouvernement va au devant d’un planning chargé pour cette rentrée : réforme territoriale, budget 2015 présenté à l’assemblé le 24 septembre, retour de l’écotaxe, « simplification » des seuils sociaux…

À l’heure où le patronat tient les rênes de la politique d’un gouvernement dit de gauche (critiqué partout en Europe et même en son sein soit dit en passant), une rentrée sociale s’impose donc. La CGT doit faire entendre ses analyse et propositions. Ce n’est pas pour rien que les « chiens de garde » médiatiques, acquis au grand capital, passent leur temps à nous dépeindre comme des « criminels » (« prise d’otage », « emplois sacrifiés » etc.). La difficulté pour faire passer nos idées est certaine, mais peut-être est-ce parce que nous sommes dans le vrai, sûrement d’ailleurs.

Le CCN de rentrée des organisations de la CGT se réunit mardi 26 août prochain à Montreuil et un plan d’action pour nos nombreux combats à venir doit en sortir.

Alors profitons de ces derniers jours de vacances scolaires pour revenir prêts à en découdre avec l’austérité qu’on nous impose et ne lâchons rien pour le progrès social et humain.