Mardi 27 mai 2014 toute la journée, les salarié-e-s d’Acticall sont appelé-e-s à « poser le casque ».

La CGT, au sein d’une large intersyndicale, appelle les télé-conseillers à se mettre en grève pour revendiquer une amélioration des conditions de travail et l’augmentation des salaires.

Acticall est une plateforme téléphonique, prestataire pour Bouygues Telecom et EDF. L’actionnaire à 45% de cette « franchise » est Creadev depuis 2009, holding détenue par la famille MULLIEZ, troisième fortune de France et déjà propriétaire de Auchan, Décathlon, Norauto, St Maclou etc.

Acticall se décline en 13 sites sur le territoire métropolitain et d’autres, délocalisés en Côte d’Ivoire, Maroc et Brésil.

L’antenne de Cournon-d’Auvergne a ouvert en 2011, à grands coups de subventions publiques. En effet, près de 600.000 euros ont été accordés à l’entreprise par le Conseil Régional, pour aider à la création des 400 emplois sur le site.

Malgré ces aides et les moyens illimités des actionnaires, les conditions de travail et la rémunération sont inacceptables chez Acticall. Les salaires y sont « scotchés » au SMIC, malgré des tâches demandant aussi bien des compétences informatiques, commerciales, juridiques et même linguistiques.

De plus, les carrières proposées dans cet établissement sont bloquées et n’offrent qu’un avenir au SMIC et réduit aux mêmes tâches journalières.

Les conditions de travail s’y dégradent continuellement, avec des temps de pause réglementaire écourtés, des objectifs de prise en charge d’appel toujours plus élevés…

Les pratiques managériales sont avilissantes avec, par exemple, des sucreries pour récompenser le travail fourni.

Les effets sur les salarié-e-s sont flagrants :

  • Un taux d’absentéisme record avec près de 15% sur le secteur des centres d’appels prestataires (soit près de 7 fois plus que dans le bâtiment par exemple, sources ALMA Consulting, SECAFI/CGT)
  • Un turnover permanent car les salarié-e-s en CDI préfèrent souvent démissionner après des mois de souffrances dues à leur travail.

 

Au moment où la CGT lance la campagne « transformer le travail pour transformer la société », le mouvement de grève des salarié-e-s d’Acticall concentre les éléments du diagnostic qui veut que : lorsque les salarié-e-s souffrent, c’est le travail qui est malade :

  • Des salarié-e-s qui culpabilisent d’un travail toujours mal fait, car irréalisable.
  • La rentabilité financière seule directrice, au détriment de l’efficacité économique et sociale.
  • La perception du réel des salarié-e-s non prise en compte, par un manque de perspectives et un sentiment d’impuissance.
  • Le monde du travail de plus en plus distant d’un fonctionnement réellement démocratique.
  • Des organisations syndicales « condamnées » à la gestion des conséquences sociales de ce travail.
  • Le rapport de force, de fait, de plus en plus difficile à construire.

En effet, Acticall étant un grand groupe, prestataire lui-même de très grandes entreprises, cette structure ne permet pas de débattre démocratiquement des tâches à effectuer. Les salarié-e-s se retrouvent donc victimes au bout de la chaîne, du fait de l’absence d’interlocuteur.

Il est donc temps d’inverser cette verticalité descendante et replacer le travail au cœur des enjeux et à la base des organisations. Le nouveau statut du travailleur salarié doit aboutir à la mise en œuvre des revendications de terrain, issues de débats avec les salarié-e-s.

Il est grand temps de dire STOP  à «l’esclavagisme» moderne pratiqué à Acticall, c’est pourquoi nous  devons être nombreux devant l’entreprise pour soutenir les salarié-e-s en lutte demain mardi 27 mai à partir de 13 h 30, zone industrielle du Bois Joli (derrière le zénith) à Cournon d’Auvergne.

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