Des salariés détachés payés 2,86 € de l’heure se rebiffent.
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- Catégorie : Luttes professionnelles
- Mis à jour : mardi 6 mai 2014 10:14
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Reportage de France 3 Auvergne : |
Payés par une entreprise portugaise 2,86 € de l’heure, sous traitante sur des chantiers de Vinci à Marseille et d’Eiffage à Clermont, Tonio et Joaquim saisissent le conseil de prud’hommes de Clermont-Fd avec la CGT pour faire reconnaître leurs droits. |
Toute la chaîne de sous-traitance est citée à comparaître. En effet, les employeurs étaient tous d’accord pour partager les gains de cette exploitation inhumaine.
La Fédération de la Construction du Bois et de l’Ameublement CGT se porte partie intervenante.
L’audience de conciliation a eu lieu le mercredi 30 avril à Clermont-Fd.
Bien sûr, ils se sont tous renvoyés la balle en jurant qu’ils n’en savaient rien. L'entreprise Vinci est allée jusqu’à nier qu’ils aient travaillé pour eux.
Après l’affaire Vériferme, l’activité du syndicat CGT Construction pour lutter contre le dumping social, continue alors que le Parlement européen a approuvé le 15 avril un projet de directive pour lutter contre les abus liés au détachement de travailleurs européens.
Il incite par une série de mesures, les États membres à lutter plus fermement notamment en termes de moyens de contrôle. Il prévoit notamment que la responsabilité de l'entreprise qui emploie le travailleur pourra être retenue sur le paiement des salaires et des cotisations.
Par contre en France, le projet de loi gouvernemental qui doit être définitivement adopté en juin est dans l’état actuel, bien en retrait notamment sur la responsabilité du donneur d’ordre.
En effet dans l’actuel projet pour que le donneur d’ordre soit responsable, il faut qu’il n’ait pas réagi dans le mois suivant la découverte de la fraude ; une fois sur mille. On est loin de la responsabilisation et de l’obligation de vérification du respect des règles légales et conventionnelles.
Le sénat doit voter sur le projet de loi le 6 mai 2014.
Le gouvernement ne peut pas laisser se poursuivre ce dumping social. Il doit sévir ; la directive européenne l'y encourage et le lui permet.
Il y va de nos salaires, de l'emploi et de la formation de nos jeunes, ainsi que de notre protection sociale.