Les Pompiers entrent dans l'action et la grève.

Le bras de fer commence entre les Sapeurs-Pompiers Professionnels du Puy de Dôme et les élu-e-s du Conseil Général du Puy de Dôme qui dirigent le Conseil d'Administration du SDIS (Service Départemental d'Incendie et de Secours). 

Le mécontentement est grands dans les rangs des "soldats du feu".

Depuis le 1er janvier 2014, la réforme imposée par l'Union Européenne sur la santé et la sécurité au travail a considérablement changé les rythmes et horaires de travail des pompiers. Le plafond annuel d'heures travaillées a baissé suite à ce décret. Ce changement important dans l'organisation du travail des pompiers a donc des répercussions sur les conditions de travail. C'est pourquoi, un protocole d'accord a été signé le 6 mars 2014 entre le SDIS 63 et les Organisations Syndicales.

Cet accord prévoyait l'embauche de 42 pompiers pros. 21 postes correspondent à la mise en oeuvre du changement législatif et les 21 autres sont censés absorber l'augmentation constante du nombre annuel d'interventions, plus 50% en dix ans. L'accord prévoyait l'étalement des embauches sur 3 ans, de 2014 à 2016, avec 14 recrues par an.

Les embauches de 2014 ont bien eu lieu, mais malgré l'engagement écrit, le SDIS vient d'annoncer qu'elles seraient désormais gelées faute de financement par le Conseil Général. Indignés et solidaires, les pompiers ont donc lancé une journée de mobilisation et d'actions mardi 4 février pour alerter la population sur leur situation de moins en moins tenable.

Les différents actes de la loi sur la décentralisation intensifient les transferts de compétences de l'État aux collectivités depuis 2004. Or la péréquation financière (système de transfert d'impôts entre les entités publiques) est insuffisante. Dans ce contexte, l'autonomie financière des collectivités locales creuse toujours plus les déficits. De plus, l'inégalité entre les territoires s'accroît, selon le poids des collectivités. La mise en concurrence des territoires est un dénis d'égalité et la notion d'aménagement du territoire disparaît. La CGT dénonce cette mise en danger depuis longtemps. Distribution de tracts et assemblées générales étaient au rendez-vous de cette journée. Une rencontre a eu lieu avec JP Daurat, 1er vice président du Conseil Général et du SDIS 63. Les pompiers de tous les centres du département présent-e-s (une 60aine, tou-te-s venu-e-s sur leur jour de repos) ne se sont pas laissé-e-s "endormir" par un discours de justification de l'austérité et ont même été force de propositions. Pourtant en face, le cynisme était de rigueur. L'austérité menée par le gouvernement est bien défendue par les élu-e-s locaux.

Aujourd'hui le problème est simple : les prérogatives régaliennes de l'État et des Collectivités locales doivent être assumées par ceux-ci. Quand il est question de donner sans contrepartie de l'argent public à des fonds privés, tant localement que nationalement (IKÉA Clermont-Fd, Pacte de responsabilité, CICE etc.), ça ne doit pas être au détriment du service public.

Par leur lutte, les pompiers professionnels ne se battent pas seulement pour leurs conditions de travail, mais bien pour le service public de secours aux usagers et aux biens et c'est bien dans ce sens que nous devons les soutenir. Sinon, le risque d'avoir dans l'avenir un service de secours marchand est grand.

Un préavis de grève reconductible est déposé par les sapeurs pompiers professionnels à partir de mardi 10 février 2015.

Dernière minute : la direction opérationnelle du SDIS, pas les politiques, vont recevoir prochainement les Organisations Syndicales CGT et FO.

Lire le tract CGT et FO SDIS