Uberisation : Deliveroo veut virer en masse !

Montreuil, mercredi 2 août 2017

Pour protester contre l’odieux chantage à l’emploi de Deliveroo, les livreurs auto-entrepreneurs du syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde invitent les pouvoirs publics à se saisir le plus vite possible du dossier et sollicitent une enquête de l’Inspection du Travail.

Le 27 juillet dernier, la société Deliveroo a décidé de se séparer de tous les livreurs auto-entrepreneurs engagés sous d’anciens contrats. Si le procédé employé pose déjà question (les livreurs ayant été informés du jour au lendemain par téléphone), le but de la manœuvre est encore plus révoltant : un simple chantage à l’emploi, ni plus, ni moins.

En effet, la société propose aux livreurs un nouveau contrat – plus précaire – qui entrainerait des pertes de 30 à 40 % de rémunération (passant d’une rémunération minimum de 7,5 euros par heure et une part variable de 2 à 4 euros par course à un contrat de 5 euros par course sans minimum) et une recrudescence des risques et de la concurrence entre livreurs. Bien entendu, tout refus équivaudrait à la porte pour les coursiers...

Une rencontre avec un décisionnaire de Paris avait été planifiée pour le lundi 31 juillet au matin, mais a été annulée la veille à 22 heures. Le syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde et une soixantaine de coursiers se sont cependant présentés au rendez-vous avant d’effectuer un circuit dans la ville pour rencontrer les restaurants partenaires et leur présenter leur situation.

Un nouveau rendez-vous a été fixé pour le mardi 1er août, donnant lieu à une nouvelle tentative d’intimidation de Deliveroo : l’entreprise leur a en effet annoncé qu’elle les recevrait par groupe de 10 dans ses locaux, lieu représentant l’état de subordination qu’ont du subir les livreurs...

Dans un communiqué paru avant la rencontre, Arthur Hay, secrétaire du syndicat, rappelait les revendications des coursiers : 

  • annulation de la suppression des anciens contrats ou indemnisation de ceux-ci à hauteur de 50 000 euros par personne ; 
  • choix laissé aux coursiers entre une rémunération à 5 euros par course ou un contrat à l’heure ; 
  • gel total des recrutements pour mette fin à l’exacerbation de la concurrence entre coursiers qui doivent lutter pour travailler.

Le syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde invite les pouvoirs publics à se saisir du dossier au plus vite et sollicite une enquête de l’Inspection du Travail.