26 mars : en lutte contre les extrêmes droites et leurs idées

Une mouvance? Une idéologie? Un parti organisé? L’extrême droite est à la fois diffuse, protéiforme et tend à se normaliser, ce qui la rend extrêmement dangereuse. On assiste dans la période actuelle, avec l’arrivée d’un nouveau parti d’extrême droite en France piloté par Zemmour, à un retour sans précédent des tendances nationalistes, racistes et homophobes.

L’extrême droite n’est pas un phénomène politique et social nouveau. Elle est le fruit d’une tradition qui s’abreuve autant des tendances réactionnaires et conservatrices qu’à la figure fantasmée d’une supériorité raciale et culturelle qui serait comme l’étape ultime d’une révolution historique débarrassée de ses scories qui doivent autant aux contingences de l’immigration, des processus égalitaires et d’un progressisme qu’elle honnit de tout son être.

Elle est traversée de courants très divers qui s’y déploient, parmi lesquels les partis néo fascistes, néonazis mais également certains mouvements religieux traditionalistes, fondamentalistes ou au contraire paganistes, des partis populistes ou souverainistes, monarchistes ou encore nationalistes. La diversité des formes qu’elle revêt peut rendre difficile à appréhender. Quoi de commun en effet entre le populisme d’un Bolsonaro au Brésil et l’héritage néo nazi de l’AFD en Allemagne? Ou encore entre le RN en  France ou le parti au pouvoir en Pologne, Droit et Justice (PIS)?

Si l’extrême droite est multiple dans ses formes et dans ses expressions, elle connaît cependant un certains nombres de constantes et de traits communs qui peuvent nous aider à l’identifier et à ne pas la laisser se présenter, parfois, sous des attraits de respectabilité qu’elle cherche à obtenir afin de se hisser ou de se maintenir au pouvoir là où elle y est déjà parvenue. 

Ses discours sont souvent violents. L’extrême droite exprime de façon régulière un tropisme de la “décadence” actuelle qu’elle oppose à une sorte de nostalgie d’un âge d’or qu’il faudrait retrouver. Elle fait l’apologie des sociétés élitaires et de la force virile, elle diffuse la peur du métissage, elle appelle à la censure des mœurs, à l’oppression des femmes et au rejet des intellectuels. 

Souverainiste, populiste, sexiste, raciste, antisémite et xénophobe, l’extrême droite a certes plusieurs visages mais elle a souvent le même corps charpenté aux délires d’expressions de haine et de rejet. 

Son principal moteur, dans les dernières années, a été la crise migratoire. Selon les latitudes géographiques ce seront ici les juifs, là-bas les maghrébins ou encore les hispaniques qui seront pris pour cible. Par ailleurs et c’est d'actualité à la veille de la journée du 08 mars, lutter contre l’émancipation des femmes est une constante du discours et des pratiques des formations d’extrême droite. Partout dans le monde, les représentants de ce courant distillent la haine envers une catégorie de personnes pour dresser un écran de fumée masquant ses lacunes, puis elle organise le pillage au profit d’une caste quand elle a pris le pouvoir.

Ce samedi 26 mars, le collectif de luttes contre les idées d'extrêmes droites 63 (LCED 63), dont l'UD Cgt 63 fait parti, appelle à une manifestation à partir de 14h30 Place de la Victoire.

Le sentiment xénophobe n’a pas changé, il reste la même matrice première de tous ces mouvements. La nouveauté c’est sans doute qu’il s’est banalisé et qu’il est désormais suffisamment installé dans les sociétés et légitimé par les pouvoirs en place pour que l’essentiel du travail de propagande des extrêmes droites se porte ailleurs, notamment sur les questions sociales. C’est ce qui explique en partie ses succès et son audience auprès de populations abandonnées et livrées à une mondialisation libérale qui s'accommodent fort bien d’un pouvoir fasciste ou fascisant. C’est ce qui les rend tout particulièrement dangereuse.

Lire le tract d'appel du collectif LCED 63