Michelin : Clermont va payer un lourd tribut sur l'autel du profit

Communiqué Cgt Michelin, le 23 juin 2017.

Michelin vient une nouvelle fois d’annoncer des suppressions d’emplois, principalement sur le site historique de Clermont–Fd. De plus de 30 000 salariés fin des années 70, il en restera moins de 10 000. Après la fermeture de l’usine de rechapage poids-lourds (355 emplois) et de la restructuration de l’ingénierie (164 emplois) l’an dernier, la direction annonce, dans le cadre de la réorganisation à l’étude depuis plusieurs mois, la suppression de 970 emplois (cadres et collaborateurs), la délocalisation de 290 autres et la perte de 150 emplois dans les entreprises prestataires de services qui interviennent en permanence sur le site. L’objectif, une nouvelle fois, est de réduire les coûts, afin de respecter les engagements de rentabilité pris auprès des actionnaires.

Dans cette annonce il est fait état de centres de décisions qui vont également être délocalisés en Allemagne ou en Amérique du nord. D’autres l’ont déjà été en Hongrie et Thaïlande, le siège du groupe se délite de plus en plus. Le site de Clermont bénéficie pourtant de nombreuses aides publiques, crédit impôt recherche, exonération de taxe foncière pour le centre de recherche, accordée généreusement par la députée socialiste, auxquels s’ajoutent de nombreuses aides accordées par la mairie, le conseil départemental ou la région.

Afin de rassurer l’opinion, le communiqué de presse de la direction indique que de nouveaux emplois seront créés sur Clermont. Or, cette même annonce avait été faite lors de la fermeture de l’usine de Tours, où 200 emplois devaient être créés. Il n’en fut rien. Ces emplois n’ont jamais vu le jour, l’usine est rasée et aucune entreprise ne s’implante sur la friche.

Les promesses de la direction n’engagent que ceux qui y croient.

Ces mesures de rationalisation des coûts sont déjà en œuvre dans les usines de production en France, avec pour conséquence une importante dégradation des conditions de travail.

Certains sites ont de plus en plus de difficultés à recruter du personnel, dues aux conditions de travail et aux horaires, mais également à la faiblesse des salaires.

Pourtant, Michelin est une entreprise financièrement rentable, tournée principalement vers la satisfaction de rentabilité pour les actionnaires au détriment des marchés, la direction avouant que l’entreprise est en deuxième position.

Pour la CGT, l’innovation, le savoir-faire, les nouvelles technologies, les fonds publics,…doivent être au service de la création d’emplois et du développement des régions.

Pour la CGT, la réduction du temps de travail à 32h, l’investissement dans les outils industriels, l’augmentation des salaires, la retraite à 55 ans pour les travaux pénibles et à 60 ans pour les autres compensés par une embauche, sont de nature à inverser cette logique du profit …

Télécharger le communiqué