La CGT refuse les formations communes avec les employeurs

Communiqué commun CGT Auvergne - CGT Rhône-Alpes, 16 février 2018

Avec L’article 33 de la loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels prévoit que "les salariés et les employeurs ou leurs représentants peuvent bénéficier de formations communes visant à améliorer les pratiques du dialogue social dans les entreprises".

Dans un contexte où seul ce qui peut détériorer le quotidien des salariés et des citoyens a le droit de citer, l’instauration de ces formations communes employeurs et salariés n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans la logique d’une transformation radicale des relations sociales dans les entreprises, à partir d’une conception d’un dialogue social monocorde, basé sur le consensus permanent.

Cette quête à l’institutionnalisation du syndicalisme, en contradiction avec la nature même du syndicalisme de défendre les intérêts individuels et collectifs, favoriserait un éloignement des élus et mandatés avec les salariés.

Les élus et mandatés  des organisations syndicales seraient réduits à "des passeurs de paroles" des directions d’entreprise pour satisfaire aux seuls objectifs des entreprises.

Dans un courrier daté du 29 janvier 2018, la CGT a tenu à réaffirmer à Madame La Ministre du Travail, son opposition à ce type de formation. Des formations fondées sur un principe de neutralité chère aux défenseurs d’une pensée qu’ils rêveraient unique, sans contestation et alternatives possible.

Ces formations s’ajoutent aux décisions politiques et aux comportements des directions dans les entreprises, y compris, celles dont l’Etat est actionnaire, qui visent à abaisser le coût du travail et briser les solidarités.

Elles contestent le droit des salariés de s’exprimer, de se défendre, de faire grève, de se faire représenter par des élus de leurs choix et non des représentants choisis et formés par les directions d’entreprise pour servir les actionnaires.

Si elles se développaient, ces formations réduiraient les droits à se former et se substitueraient aux formations dispensées par les organisations syndicales.

A terme, ce serait l’avenir de la formation syndicale qui serait posé et les droits et moyens pour les organisations syndicales de défendre les salariés.

Contrairement aux affichages, ces formations communes salariés / employeurs, ajoutées aux ordonnances réformant le Code du Travail constituent bel et bien un pilier du démantèlement des droits et garanties des salariés et n’est en aucun cas de nature à améliorer le dialogue social et encore moins la démocratie à l’entreprise.

Un dialogue social amélioré ne peut s’accommoder de vieilles recettes qui visent à ronger la représentation des salariés et faire des organisations syndicales et de leurs représentants des amortisseurs de la casse sociale.

Il est plutôt nécessaire d’écouter, d’entendre, de respecter les organisations syndicales plutôt que de rechercher à les contourner, les affaiblir, les diviser, les criminaliser.

La CGT milite afin que dans les instances, les élus disposent de tous les moyens en termes de droits, de formation, et d’information nécessaires à la compréhension de la situation des entreprises et à la tenue du mandat confié par les salariés et non les employeurs.

Pour la CGT, les élus et mandatés sont la proximité et le lien avec les salariés pour les écouter, construire avec eux les réponses à leurs besoins, créer les conditions avec leur syndicat de leur intervention auprès des directions d’entreprise afin de donner plus de force et de poids à leurs revendications, pour leur emploi, leur salaire, leurs conditions de travail, leur déroulement, de carrière, l’égalité de traitement.

Et pour dynamiser le dialogue social, rien de plus efficace que des élus et mandatés mieux formés à leur mandat, et des militants mieux formés dans leur organisation syndicale et informés à la vie citoyenne.

La CGT revendique de nouveaux droits syndicaux aux salariés et aux militants, pour la formation syndicale et pour faire vivre la démocratie sociale dans toutes les entreprises.

C’est pour toutes ces raisons que la CGT informe les salariés des dangers de la mise en œuvre de ces formations. Elle les sollicite afin de les faire intervenir pour que ces formations ne rentrent pas dans les entreprises et gagner de nouveaux droits afin d’améliorer leur quotidien au travail et dans la vie de toutes et tous.