SEITA : retour sur la réunion publique

La première réunion publique organisée par les salarié-e-s de la SEITA et leurs organisations syndicales s’est déroulée mercredi 21 décembre, salle Dumoulin à Riom.

La salle était comble, plus de 300 personnes ont répondu présent à l’appel. Parmi elles, une majorité des 239 salarié-e-s de l’usine, de nombreux élu-e-s locaux, des citoyen-ne-s, des sous-traitants de la SEITA et des militant-e-s qui faisaient face à la tribune.

Stéphane Allegre, secrétaire CGT du CE de la SEITA de Riom et du CCE, a présenté l’entreprise. Il est revenu sur les nombreuses réorganisations qu’a connus la SEITA depuis sa privatisation en 1995, jusqu’à son rachat par la multi nationale Imperial Tobacco en 2008. Depuis, les plans sociaux n’ont jamais cessé (effectifs divisés par 5) et l’augmentation des dividendes non plus. Le business du tabac est florissant.

Cette annonce de fermeture s’inscrit dans un paysage morose dans notre département. Julien Pauliac, Secrétaire Général de l’UD CGT 63, est revenu ensuite sur les fermetures de postes et les menaces sur l’emploi dans le Puy de Dôme. Le bassin riomois est très largement touché : les fermetures de la câblerie SAT, de Luminox, diminutions des effectifs de MSD… représentent 2500 suppressions d’emplois depuis 1995. Mais au-delà, c’est notre département entier qui perd de l’emploi, des savoir-faire et donc de la richesse.

Ensuite, c’est Bernard Pereira qui a pris la parole. Ce salarié retraité de la SEITA est à l’initiative de la création du comité de soutien. Le collectif ambitionne d’être le relais d’information au grand public. Il est un outil pour renforcer le combat à venir, élargir et amplifier la mobilisation. Il a pointé la responsabilité de l’État par rapport au produit très particulier qu’est le tabac. Si la France se prive de son dernier établissement de fabrication de cigarettes et de son seul centre d’analyse, comment pourra-t-elle mener la moindre campagne de santé publique ? L’industrie tabacole ne recherche que le profit, donc la vente de toujours plus de paquets. Les cigarettes vendues sont de plus en plus toxiques et rendent de plus en plus dépendants. La seule alternative : l’État doit contrôler la filière de bout en bout et enrayer ce cercle vicieux. La culture du tabac doit être encadrée, la transformation en cigarettes et la vente aussi. Ce produit est néfaste pour la santé par définition, mais l’État ne peut pas laisser les 16 millions de fumeurs consommer des produits non contrôlés, de plus en plus dangereux pour la santé et qui enrichissent les divers fonds de pension qui font de l’argent sur la mort de ces mêmes consommateurs et sur les plans sociaux qu’ils imposent.

Les élu-e-s qui se sont exprimés par la suite ont affirmé leur soutien aux salarié-e-s. C’était bien la moindre des choses. Mais ne soyons pas dupes, le projet proposé par les organisations syndicales CGT et UNSA est ambitieux. Les politiques seront-ils assez courageux pour s’attaquer à l’une des industries les plus puissantes à nos côtés ? Industrie dont les lobbyistes passent leur temps dans les couloirs de l’Assemblée, du Sénat ou du Parlement européen ? Les médias étaient très présents à la soirée de mercredi ; dans ce contexte face aux mêmes lobbys, seront-ils vecteurs des propositions des salarié-e-s ? Nous verrons bien, la seule chose qui compte aujourd’hui est de rassembler et mobiliser les salarié-e-s, les organisations syndicales et la population de tout le département.

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