Communiqué Confédéral

Depuis plusieurs mois, c’est ensemble que les jeunes, les salariés, les retraités, les privés d’emploi se mobilisent pour faire vivre leurs revendications.

Jeudi 19 mai le premier ministre en direct sur une radio a affirmé que la mobilisation contre le projet de loi Travail : « s’essouffle » et a laissé entendre que les syndicats devraient faire preuve de responsabilité en mettant fin aux manifestations. Il appelle au respect du temps démocratique, alors que la loi a été adoptée à l’assemblée nationale, par le recours à l’article 49.3 !

N’en déplaise à monsieur Valls le mouvement ne s’essouffle pas et la participation dans les cortèges, et les piquets de grève jeudi 19 mai, en est une preuve flagrante.

Le gouvernement en plus d’être sourd, perdrait-il à présent la vue ?

La détermination grandit et se renforce afin d’obtenir le retrait du projet de loi travail. Le mouvement ne faiblit pas, il entre dans une nouvelle phase où mobilisations, rassemblements, grèves reconductibles lui donne un nouvel élan.

Ignorant avec la suffisance qui le caractérise l’opinion des citoyens qui refusent très majoritairement ce projet de loi, le gouvernement brutalise la démocratie faisant ainsi échos aux violences policières qui en plus de porter atteinte à l’intégrité physique de manifestants pacifiques, tentent de semer la peur et le découragement.

Dans notre pays manifester en toute sécurité est un droit constitutionnel, les forces de l’ordre ont pour devoir d’assurer la sécurité de celles et ceux qui font valoir ce droit. Nous dénonçons le recours systématique aux gaz lacrymogènes dont le seul résultat est de scinder les cortèges, cette division entraine le désordre et la mise en danger des participants. Est-ce là le but recherché par l’exécutif ?

Nous devons condamner avec la plus grande fermeté le « traitement » fait aux jeunes manifestants, qui sont réprimés, stigmatisés et qualifiés de casseurs sans faire de discernement avec ceux qui en sont vraiment.  Nous ne nous désunirons pas !

Manuel VALLS, connait bien le rôle et les devoirs de la Police, il fait assez souvent référence à son passage par la place Beauvau. Comment peut-il alors appeler la CGT à la responsabilité, alors même qu’il répond par l’affirmative à un journaliste qui lui demande s’il fera « dégager » les piquets de grève et les blocages par les forces de l’ordre ? Nous sommes loin d’une expression apaisée propice à la compréhension.

Quelles directives donne-t-il à son Ministre de l’intérieur concernant les manifestations ?

Les véritables casseurs eux semblent jouir d’une impunité étonnante, tout d’abord présents exclusivement sur les cortèges parisiens, ils apparaissent à présent dans plusieurs villes, leurs actions de dégradations dénaturant la raison d’être de la mobilisation.

La manifestation du 12 mai à Paris est un triste exemple de violence extrême à l’encontre de celles et ceux qui luttent contre la mise à mal de nos acquis et droits sociaux.

Nos camarades du service d’ordre ont subi des « assauts » d’individus organisés, lourdement équipés et dont la seule volonté était de blesser gravement.

Le renforcement de notre dispositif pour les manifestations du 17 et 19 mai, n’est en aucun cas une disposition prise pour répondre par la violence aux violences dont ils ont été victimes, mais une mesure de prévention afin de ne plus être la cible des groupuscules agressifs, et de protéger les manifestants.

Nos camarades sont avant tout des salariés, militants de notre organisation, ils participent au service d’ordre dans le seul but d’aider à l’organisation et au bon déroulement de nos manifestations. C’est là l’unique raison de leur action, ils agissent avec mesure et discernement et nous pouvons les en remercier.

Ils ne sont ni collaborateurs, ni auxiliaires aux services des forces de l’ordre.

Nous invitons l’ensemble des organisations de la CGT à prendre les dispositions pour encadrer les initiatives sur la voie publique par des service d’ordre adaptés à chaque situation.

Le besoin d’élargissement de la mobilisation nous conduit à accueillir encore plus de jeunes et plus de salariés, mettons tout en œuvre pour qu’ils puissent nous rejoindre dans les meilleures conditions, et ensemble se faire entendre.

Le gouvernement n'a pas d'autre issue que celle du dialogue avec les organisations qui luttent pour le retrait de ce projet de loi et pour être écoutées sur les revendications qu'elles portent.

À ce titre, les organisations CGT, FO, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse, UNEF, UNL et FIDL, réunies jeudi 19 mai, en appellent solennellement au Président de la République.

Elles décident de faire du 26 mai prochain à une journée nationale de grève, manifestations, et de renforcer l’action par une journée de grève interprofessionnelle avec manifestation nationale à Paris le 14 juin, au début des débats au Sénat.

Elles décident également une grande votation dans les entreprises, les administrations et les lieux d'étude qui se déroulera dans les semaines à venir en parallèle au débat parlementaire afin de poursuivre avec les salarié-es et les jeunes les débats sur la loi Travail, obtenir le retrait de ce texte pour gagner de nouveaux droits permettant le développement d'emplois stables et de qualité.

Le 20 mai 2016, la Permanence Confédérale