Retraité-e-s : Les raisons de la colère
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- Catégorie : Union syndicale des Retraités
- Mis à jour : jeudi 11 février 2016 11:27
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Le 10 mars ! Journée d’action pour l'amélioration du pouvoir d’achat des retraité-e-s à l’appel de 9 organisations de retraités : UCR-CGT, UCR-FO, UNAR-CFTC, UNIR-CFE-CGC, SFR-FSU, UNIR-Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires.
Un calme trompeur. Les Français n’en peuvent plus. Un peu partout se lèvent des luttes que n'arrêtent ni la répression, ni l'état d'urgence. Les retraités disent leur mécontentement et préparent dans l'unité une journée d'action le 10 mars.
Le sentiment qui persiste aujourd’hui après le soulagement d’avoir repoussé le temps des élections régionales, les ambitions de l'extrême droite, c’est l’exaspération extrême.
Elle se nourrit de toutes les formes d’humiliation et de mépris : le chômage, la précarité, la mal-vie, l’insécurité que subissent les salariés et les retraités. Le degré de ressenti diffère en fonction de la place qu’ils occupent ou qu’ils ont occupée dans le monde du travail, mais tous mesurent les atteintes aux valeurs essentielles qui fondent notre société.
Quelle valeur du travail ?
Première blessure infligée aux salariés, la non reconnaissance de la valeur du travail. Celle-ci est déconsidérée et désignée comme responsable de la déficience économique. Son "coût" est sans cesse tiré vers le bas comme une banale marchandise, en réduisant régulièrement le salaire différé (part employeur des cotisations sociales). Pour le patronat, la prise en compte de la pénibilité et de la santé au travail devient un « confort » pour le personnel, que l’entreprise ne peut supporter.
Le mépris des besoins
Plus de 3,1 millions de salariés sont payés au Smic (1 143 net par mois) au mépris de leurs besoins essentiels, de leur santé, de leur qualité de vie et celle de leurs enfants. L’augmentation de 0,6 % décidée par le gouvernement pour le 1er janvier 2016 est une injure de plus, faite à tous ces salariés face aux profits faramineux détournés par les financiers. Comment ne pas être en rage devant le luxe affiché à grand renfort de médias alors que l’on ne sait pas comment payer la cantine et le loyer ? Comment supporter les méthodes de management plus inspirées de la loi de la jungle que du vivre ensemble ?
L'état d'urgence sociale
L'Assemblée Nationale a adopté le premier article du projet de révision constitutionnelle prévoyant l'inscription de l'état d'urgence dans la Constitution. Sur les 577 parlementaires 441 élus étaient portés absents, soit 76% de l'ensemble des députés ! Un vote honteux. Un acte dangereux pour la démocratie. Il l'est d'autant plus que la tentation est déjà grande d'appliquer les mesures coercitives envisagées pour les terroristes... aux syndicalistes. Qu'en sera t-il demain ?
La déchéance de nationalité était également votée dans la nuit de mardi. Mais à une si courte majorité : 162 voix pour, 148 contre et 22 abstentions, que la majorité des 2/3 nécessaire pour son adoption définitive au Congrès de Versailles, est loin d'être acquise. Un projet censé favoriser l'unité nationale aura donc provoqué une profonde division au sein du parti socialiste au pouvoir comme dans l'opposition de droite.
Ce dont le pays a besoin c'est de déclarer l'état d'urgence sociale et de remédier au mal vivre et à la dépression sociale qui gagne l'ensemble des catégories de salariés et des retraité-e-s.
Les retraités dans la rue le 10 mars
Pour les retraités qui ont passé toute leur vie à travailler, la blessure est aussi douloureuse. Non seulement les valeurs du travail qu’ils ont portées sont bafouées mais leur vie à la retraite est menacée de décroissance rapide.
Après les résultats des élections régionales, les journaux qualifiaient le mécontentement de « désenchantement démocratique ». Ils étaient bien loin du compte. C’est une colère sourde devant la domination exclusive des puissances de l’argent produisant les haines, les divisions, la xénophobie, le racisme. L’argent achète tout, le temps, la vie, la liberté, la joie, la peine, la mort même !
Plus que jamais, le bien-être des salariés et l’avenir de notre civilisation sont incompatibles avec le libéralisme mondial. Des transformations fondamentales de notre société sont urgentes.