Mai 68 : sous les clichés, la grève

Retrouvez à la fin de l'article NVO, des photos d'époque et des reportages des médias locaux.

Article NVO, 3 mai 2018, Isabelle Avran

Le mouvement de grèves du printemps 68 a été 
le plus massif de l'histoire de notre pays. Aujourd'hui, nombre de ses « experts » autoproclamés en détournent le sens, dans une France 
où ils entendent faire régner un nouvel ordre libéral...

Non, ce dossier de votre NVO ne prétend pas dresser de rituel commémoratif. La rédaction n'a pas vocation à faire ici œuvre d'histoire. Ce n'est pas notre métier. En effet, un demi-siècle après ce qui s'est joué en 1968, ce qu'il en est dit aujourd'hui ne peut laisser indifférent. Les lectures officielles de quelques figures médiatiques qui confisquent la plus grande grève de l'histoire en gommant sa dimension sociale, ouvrière, ou de ceux qui la vouent aux gémonies, voire veulent en « liquider l'héritage », traduisent sans doute d'abord les velléités idéologiques du pouvoir en 2018.

En ce sens, la portée de cet événement exceptionnel de notre histoire et les motivations de ses « experts » autoproclamés ne doivent pas être passées sous silence. Comme l'explique Kristin Ross, essayiste américaine dans son ouvrage Mai 1968 et ses vies ultérieures, le narratif officiel qui réduit ce mouvement à la fois dans le temps et dans l'espace en évacue l'essentiel : la grève ouvrière. Dans le temps, en limitant les événements de cette seule année et au seul mois de mai ; dans l'espace, en évoquant plus volontiers les affrontements parisiens (voire ceux du quartier latin) que la lame de fond qui a secoué tout le pays.

La plus grande grève de l'histoire

Or, 1968 a effectivement vu une partie de la jeunesse lycéenne et étudiante exprimer son refus d'un ordre autoritaire, son désir de liberté. Mais cette jeunesse a aussi réclamé le droit à l'égalité, dans l'usine, dans l'entreprise, comme dans l'accès à l'éducation. Surtout, 1968 est, avant tout, le plus grand mouvement social qu'ait connu notre pays. De huit à dix millions de salariés se sont mis en grève. Du jamais vu. Une mobilisation du salariat pour un autre partage des richesses d'un pays en pleine croissance économique et pour le droit au respect contre l'autoritarisme à l'usine comme dans la cité. Une mobilisation qui a largement dépassé celle du Front populaire en 1936 et n'est pas née de rien.

Elle n'a pas, non plus, cessé le 30 mai, en dépit de la reprise en main du pouvoir gaulliste : ce dernier laissant planer la menace du recours à l'armée, a habilement dissous l'Assemblée et annoncé qu'il ne démissionnerait pas. Non seulement parce que les grèves se sont poursuivies en juin et en juillet, contre un patronat arc-bouté sur son refus de négocier. Mais aussi parce que les années qui ont suivi, ont aussi été celles d'autres luttes qui ont profondément marqué la société et notamment en faveur des droits des femmes...

... La suite à découvrir dans notre Numéro spécial de la NVO : Comprendre 1968 – Agir en 2018 📰 lire le magazine – Acheter le magazine - Vendu avec 2 fac-similés de la Vie Ouvrière de l'époque.

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Dans le Puy de Dôme aussi, mai 68 est mis à l'honneur. Lors des festivités du 1er mai, l'Union Locale de Clermont avait rassemblé beaucoup d'archives et de partenaires pour proposer une rétrospective des "événements" dans le Puy de Dôme.

Une exposition IHS CGT est disponible auprès de l'UD pour illustrer Mai 68 lors de vos AG - Congrès ou tout événement syndical (Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.)

Nous vous proposons ici quelques documents et reportages revenant sur mai 68.

Photos d'époque

Reportage de France 3 Auvergne avec le témoignage de Camarades grévistes en mai 68 et de Nicolas Fioux Cgt Mines Énergie 63

Reportage de France 3 Auvergne "Mai 68 : le politique et le social", avec l'interview de notre Camarade Bernard Jacqueson

Reportage de France Bleu Pays d'Auvergne

Reportage de la CGT par Thierry Mennessier