Liberté de la presse : Plainte inacceptable d’Emmanuel Macron contre un photographe

Montreuil, jeudi 17 août 2017

Un photographe de presse a fait l’objet d’une plainte controversée déposée par le président de la République, pourtant friand de l’usage de la presse people pour redorer son image. Soulignant ce paradoxe, le SNJ-CGT a publié un communiqué pour défendre le photographe.

En vacances à Marseille, le président de la République a porté plainte pour « harcèlement et tentative d’atteinte à la privée » contre un photojournaliste, qui a dû subir six heures de garde à vue pour cette raison.

L’Élysée prétend que le photographe « s’est introduit sur la propriété privée [occupée par le chef de l’État], ce qui a conduit à un dépôt de plainte ». Le photographe conteste cette accusation. Il indique par exemple auprès de RMC/BFMTV : « Ça fait dix ans que je fais ce métier, je ne me suis jamais introduit dans une propriété privée, je n’allais certainement pas commencer par celle d’Emmanuel Macron ! » Une source policière confirme d’ailleurs sa version des faits auprès de l’AFP.

Dans un communiqué, le SNJ-CGT fait part de son indignation quant à l’interpellation de ce photojournaliste, nouvelle étape d’une suite d’attaques de la presse par le pouvoir en place. D’autant plus que le chef de l’État ne rechigne guère à user de la presse people quand elle lui sert à soigner son image auprès des foules...

Cette différence de traitement montre l’importance pour notre président d’avoir une maîtrise totale du traitement de son image dans les médias. Déjà le 22 juin dernier, seuls trois photographes avaient été autorisés à prendre des clichés de la mise en place des ministres lors de la présentation officielle du second gouvernement Philippe.

Cette politique du « deux poids, deux mesures » est plus qu’inquiétante quant à la pérennité de la liberté d’information, qui semble s’effacer au profit de la plus basse propagande...