La colère des hospitaliers décryptée en 8 points.

Expression du syndicat Cgt du CHU de Clermont-Fd, Octobre 2017 - Télécharger le tract

Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, annonce la suppression de 120.000 fonctionnaires, le gel des salaires et l’augmentation de la CSG.

Mme Buzyn, ministre de la Santé, présente un plan d’économies record sur le budget de la Sécurité Sociale et poursuit la loi santé. Après le passage en force des ordonnances sur le Code du Travail contre les salarié(e)s du privé, le gouvernement dévoile son plan d’attaque contre les fonctionnaires. Derrière les agents de la fonction publique, ce sont les services publics eux-mêmes et la Sécurité Sociale, piliers du fonctionnement de notre société, qui sont attaqués.

  1. GEL DU POINTS D’INDICE : PERTE DE 14% DE POUVOIR D’ACHAT EN 7 ANS

Cela représente :

  • Pour un agent de catégorie C percevant 1 200 €/mois : 168 € de perte mensuelle
  • Pour un agent de catégorie B percevant 1 500 €/mois : 210 € de perte mensuelle
  • Pour un agent de catégorie A percevant 2 000 €/mois : 280 € de perte mensuelle

La CGT revendique le dégel et l’augmentation du point d’indice avec mesures de rattrapage des pertes depuis 2000.

  1. REVALORISATION DES CARRIERES (PPCR)

Il sera reporté d’un an, ce qui permettra selon le Gouvernement de faire 800.000 € d’économie en 2018 sur le dos de 4,4 millions d’agents de la Fonction Publique.

La CGT s’était prononcée contre le PPCR mis en place par le Gouvernement Valls sur un accord minoritaire avec les Syndicats CFDT et UNSA.

  1. JOUR DE CARENCE

La CGT l’affirme : le jour de carence est motivé par un mensonge. Le gouvernement fonde notamment sa décision sur la volonté de corriger une supposée inégalité public-privé. Or, pour une large majorité des salariés du privé (70 %), les trois jours de carence sont actuellement couverts par divers dispositifs (convention collective, accord d’entreprise,…) pris en charge par les employeurs. Dites NON au jour de carence.

La CGT revendique la suppression du jour de carence pour tous.

  1. AUGMENTATION DE LA CSG DE 1,7 POINT
  • Mise en place par le Gouvernement Rocard en 1990 à 1,1 %, la CSG va atteindre dès le 1er janvier 2018, 9,2 %. Avec ce nouveau prélèvement sur nos salaires, la réduction de notre traitement indiciaire va se situer entre 17 et 100 € par mois. Une prime compensatoire est créée pour les trois Fonctions Publiques qui serait versée en janvier 2018, calculée sur la moyenne de la rémunération 2017. Cette prime, bien entendu, ne rentrera pas dans le calcul des retraites.

La CGT a toujours rejeté l’étatisation des recettes de santé au détriment du salaire différé et refuse donc non seulement l’impôt CSG, mais encore plus son augmentation.

  1. REMISE EN CAUSE DES RETRAITES
  • Le gouvernement annonce que le Code des Pensions Civiles et Militaires, ainsi que la CNRACL seraient supprimés en 2018, pour aller vers une retraite par points. Ce qui veut dire des pensions à la baisse et, en particulier, la fin du calcul basé sur les 6 derniers mois.

La CGT s’oppose à la retraite par point et revendique le maintien du calcul des pensions sur le salaire des 6 derniers mois.

  1. RÉDUCTION DE 4 MILLIARDS D’EUROS DES DÉPENSES D’ASSURANCES MALADIE
  • La présentation du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) confirme la brutalité du gouvernement et prévoit de réduire le déficit global de la Sécu de 3 milliard d’euros en 1 an.
  • Le passage de 18 à 20 euros du forfait hospitalier a lui aussi été confirmé (+10% d’un coup !). Les Complémentaires Santé annoncent déjà un surcoût qui nécessitera inévitablement une augmentation de leurs tarifs.

La CGT dénonce un PLFSS donnant la priorité à l’austérité et un plan d’économie inédit.

  1. DEGRADATION DES CONDITIONS DE TRAVAIL
  • Le gouvernement n’épargne pas les hôpitaux. La « restructuration de l’offre de soin » constituera un des principaux leviers pour faire des économies (estimé à près de 1,5 milliard d’euros sur les hôpitaux). Avec l’annonce de la suppression de 120 000 fonctionnaires : c’est plus de travail, plus de polyvalence, plus de mobilité, plus d’épuisement des personnels.
  • De même, la suppression des CAE (78 au CHU de Clermont-Ferrand) va encore rajouter une charge de travail supplémentaire.

La CGT dénonce la situation catastrophique dans les hôpitaux et établissements de santé résultant des plans d’économies successifs.

La CGT revendique l’arrêt des restructurations, des suppressions de postes et la titularisation des contractuels et emplois aidés.

La CGT reste opposée aux GHT et revendique l’abrogation des lois Santé et HPST.

  1. UN POINT D’INDICE DIFFÉRENCIÉ : MENACE LE STATUT
  • Au début du mois, M. Macron affirmait «Nous devons avoir une gestion différenciée des Fonctions publiques ». Cela impliquerait des négociations comme dans le droit privé, par branches, par services, et ouvre la porte à des «statuts locaux» avec des salaires fixés arbitrairement d’un agent à l’autre. Le Statut Général des fonctionnaires, créé en 1946, garantit l’existence d’un service public égalitaire sur tout le territoire auprès de tous les usagers. Le gouvernement affiche clairement son objectif d’ouverture à la concurrence et de privatisation des services publics. Pour ce faire, cela impose le démantèlement du Statut : le principal verrou à faire sauter.

La CGT défend le Statut de la Fonction Publique et revendique d’étendre à tous les agents les meilleurs garanties et droits afin de mettre fin aux disparités entre les 3 versants - notamment en renforçant le titre 1 avec le maintien d’une grille indiciaire nationale pour toute la Fonction publique -.