Prise de parole de l'UD, rassemblement pour les Fonctions Publiques

Retrouvez la prise de parole de l'UD CGT 63 lors du rassemblement du 29 novembre, pour la défense de la fonction publique et des statuts.

"Bonjour à toutes et tous.

Nous sommes réunis aujourd’hui devant la préfecture de Clermont-Fd, pour défendre les services publics et l’emploi public dans notre pays.

Les agents en grève aujourd’hui, et leurs représentants syndicaux s’exprimeront sur les revendications des différents secteurs présents dans cette mobilisation. Dans la santé, la défense, à l’équipement, dans les collectivités territoriales,

On le constate partout, les services publics ont de moins en moins les moyens d’assurer leurs missions d’intérêt général, et la réponse aux besoins individuels et collectifs, en vue d’assurer le plein exercice de nos droits fondamentaux. Ces droits sont :

  • Droit à l’éducation et à la formation
  • Droit à la santé
  • Droit à un emploi décent
  • Droit à la justice et à la sécurité
  • Droit au logement
  • Droit aux transports
  • Droit à l’énergie et à l’eau
  • Droit à la culture
  • Droit à la communication et télécommunication.

Le service public repose sur 3 fondements :

  • L’égalité d’accès et de traitement
  • Le fonctionnement permanent sur l’ensemble du territoire
  • Et l’adaptabilité

Aujourd’hui, force est de constater que le fonctionnement des services publics est mis à mal par l’acharnement des politiques et des financiers à le démanteler, en vue de laisser toutes ses activités à des services marchands, lucratifs, sans statut pour ses salariés et dont l’unique objectif serait la rentabilité financière immédiate.

Cet acharnement se manifeste en premier lieu par les privations de financements, et l’austérité subies dans les missions d’intérêt général.

La révision générale des politiques publiques de Sarkozy, a laissé la place à la modernisation de l’Action Publique de François Hollande en 2012. Il s’agit de la continuité de l’austérité dans les Services publics depuis des décennies.

Cette austérité se manifeste par les coupes dans les financements de l’action publique. Ces prétendues économies sont reversées aux plus grosses entreprises nationales, via le pacte de responsabilité, le CICE ou le Crédit impôt recherche.

En tout, selon l’Observatoire français des conjonctures économiques, ce sont 20 milliards d’exonérations d’impôts pour les entreprises par an depuis 2012, et plus de 66 milliards d’aides octroyées aux entreprises les plus importantes de notre pays. En conséquence, puisque ces aides ont été distribuées sans aucun contrôle public, les créations d’emploi ne sont pas au rendez-vous, les petites et moyennes entreprises sont étranglées, mais Gattaz et le MEDEF sont contents, les reversements de dividendes aux actionnaires explosent, et le sous emploi aussi.

Dans un premier temps, la CGT porte des revendications simples concernant l’argent public et son contrôle.

Les impôts sont, par définition, destinés à être affectés aux services d'utilité générale par l'intermédiaire des budgets publics. Entendons par là que nos impôts doivent contribuer au bon fonctionnement des services publics et du vivre ensemble. Nous pouvons parler de cercle vertueux, l’argent des contribuables revient aux citoyens par l’intermédiaire des services publics.

L’argent des contribuables ne doit pas participer aux bénéfices records des dividendes versés aux actionnaires, or c’est bel et bien le cas en France aujourd’hui.

Pour assainir cette situation, nous avons besoin des services publics des finances, afin d’aller chercher les 40 milliards d’€ annuels de fraude fiscale, ou les 80 milliards par an d’exode fiscal, par exemple. Or dans les finances publiques, c’est 2500 emplois supprimés tous les ans sous l’ère Hollande…

Par ailleurs, dans l’éducation, la promesse électorale de la création de 60.000 postes, n’est toujours pas tenue, mais est-ce une surprise ?

Les besoins d’emplois et de services publics sont énormes.

Le 8 novembre dernier, c’était les salariés et les agents de la santé qui étaient en grève et se mobilisaient pour un service public de santé à la hauteur des enjeux, et qui dénonçaient le sous emploi dans ce secteur sociétal crucial.

Car oui, les agents de la santé et de toutes les fonctions publiques, subissent des dégradations continues de leurs conditions de travail. Le sous emploi s’y implante durablement depuis des années : CDD, Intérim, services civiques, stages…

Diviser pour mieux régner. Précariser et ne pas donner les moyens d’accomplir les missions d’intérêt collectif. Discréditer et stigmatiser les fonctionnaires, voilà le menu quotidien des lignes éditoriales des grands médias de masse, détenus dans leur quasi-totalité par les entrepreneurs, qui bénéficient des aides publiques que je viens d’évoquer.

Loin d’être des « charges » pour la société, les fonctionnaires sont, au contraire, garants de la régulation, de l’accès universel et gratuit aux services, pour une population de plus en plus touchée par la précarité. Dénigrer les fonctionnaires, c’est insulter et cliver la population toute entière.

De nombreuses études ont montré que les services publics et la sécurité sociale ont servi de tampon dans la crise financière, que le libéralisme international nous impose depuis des années.

Aujourd’hui, les projets de loi de finances et de financement de la sécurité sociale 2017 restent marqués par l’austérité budgétaire, la poursuite des suppressions d’emplois, de nouvelles et conséquentes amputations de crédits, au détriment de la qualité et du financement de l’action publique, et plus particulièrement celle mise en œuvre par l’État, les collectivités territoriales et les hôpitaux.

Ce ne sont pas les promesses entendues récemment dans des débats primaires surmédiatisés, sorte de compilation d’inepties et d’élucubrations libérales et profondément antisociales, qui nous laissent espérer une amélioration de la situation collective.

Nous avons appris ce matin, l’annonce en CCE de la fermeture prochaine du site de la SEITA à Riom. 239 salariés puydomois vont perdre leur travail. Cette fermeture est incluse dans un vaste plan social, imposé part l’actionnaire Imperial Tobacco, multi nationale anglaise.

Ce saccage social est révélateur d’une nécessité de politique publique dans de nombreux secteurs de notre économie. La SEITA était une société nationale de production de cigarettes. Les politiques de santé pouvaient être impulsées par un contrôle de la consommation de tabac grâce au monopole. Aujourd’hui, les multinationales de ce secteur affichent des bénéfices insolents, au détriment de la santé publique. Elles licencient en délocalisant les usines de productions, et laissent exsangue des bassins entiers de population.

L’absence totale de politique industrielle impulsée par l’État depuis des décennies, nous mène à ce constat : les industries manufacturières, de biens intermédiaires ou de consommations, se transforment en grande machines à faire de l’argent.

Alstom vend pour 2 milliards d’€ de TGV qui seront produits au États-Unis. La DCNS a signé un contrat de 34 d’€ pour des sous marins qui seront fabriqués en Australie. Avec la SEITA, ces 3 exemples sont des ex-entreprises publiques, devenues des pompes à fric destructrices d’emplois.

Si on ajoute à ce phénomène le chiffre de 60% des produits industriels importés dans notre pays, la situation est urgente et pourrait devenir désespérée si rien ne se passe, en termes d’emplois et d’indépendance.

C’est pourquoi aujourd’hui la CGT porte la campagne « L’urgence de la reconquête industrielle »

Cette campagne a l’ambition de porter dans les débats publics, les véritables exigences des salariés et de la CGT : l’emploi, les salaires décents et le vivre ensemble. De nombreux temps forts sont prévus, avec en point d’orgue des assises à Montreuil en février et grèves et manifestations au mois de mars partout en France, en partant des revendications des territoires.

Dans le Puy de Dôme, les entreprises en difficulté sont de plus en plus nombreuses, les plans sociaux s’enchainent dans l’industrie, et tout cela se fait dans un contexte de réorganisation territoriale au sein de laquelle l’avenir de notre territoire est des plus sombres.

Concrètement, la CGT porte des revendications de reconquête de l’industrie, liée à 100% à une politique publique à la hauteur.

Pas de services publics sans industrie et pas d’industrie sans services publics.

Comment imaginer une entreprise s’implanter dans le Puy de Dôme, avec la fermeture des lignes ferroviaires ou des écoles, ou avec des groupements hospitaliers de territoires qui éloigneront d’autant plus de la santé publique les potentiels salariés de ces entreprises ?

En parallèle, comment imaginer l’implantation de services publics, dans des régions où l’industrie disparait, où les recettes fiscales s’amenuisent et ou l’exode rural prend tout son sens ?

Que ce soit à l’hôpital, dans l’enseignement, à la SNCF, la Poste, aux ACC, Auvergne Aéronautique, la Seita, Flowserve, Luxfer, l’AIA, etc. Nous avons du pain sur la planche et allons devoir travailler ensemble, pour faire entendre notre diagnostic et nos propositions.

Cette campagne commence au moment où une autre campagne se lance.

À nous militantes et militants CGT de la porter. De discuter avec les agents de nos services et les salariés de nos entreprises. La tache est rude, et nous ne pourrons compter que sur nous même.

Oui, une autre société est possible. La CGT porte toutes ces revendications et bien d’autres, comme le partage du temps de travail, l’augmentation du salaire minimum et la disparition des inégalités.

À nous toutes et tous d’investir le débat public, et d’emmener les discussions sur les véritables thèmes vitaux : l’emploi et le vivre ensemble.

Cette mobilisation en appellera d’autres, plus larges et massives, ne lâchons rien !

Merci"