Motion de soutien aux Camarades d'Air France

Le contexte économique et social pèse sur l’ensemble des salarié-e-s, les enjeux sont immenses et plus encore pour une organisation comme la nôtre, qui vise la transformation sociale.

Le monde du travail dans son ensemble est touché : Fermetures d’entreprises, plans sociaux, chômage partiel sont devenus le quotidien de dizaines de milliers de salarié-e-s.

La radicalisation du Medef, avec un gouvernement  très à l’écoute, fait que nous assistons à une dégradation de la qualité de vie de l’ensemble des salarié-e-s, quel que soit le secteur d’activité, privé ou public, salarié-e-s à statut, privé-e-s d’emploi ou retraité-e-s.

Nous le savons, seul le rapport de force peut inverser la donne. Tel est le sens de notre consultation des salarié-e-s et de notre proposition d’actions interprofessionnelles dans la 2ème quinzaine de mars. 

C’est bien ce qui gênent tant le MEDEF que le gouvernement, d’où les attaques actuelles contre notre organisation syndicale et le droit des salarié-e-s à revendiquer, à manifester, à faire grève.

Nos camarades de Goodyear en sont la parfaite illustration, ainsi que nos camarades d’Air France. C’est vrai aussi dans l’Energie, le commerce, les services publics et dans bien d’autres professions. Nous assistons à une recrudescence d’attaques contre les libertés syndicales, les garanties collectives, les bourses du travail, etc., etc.…

L’absence de respect des droits syndicaux, les multiples freins à la syndicalisation depuis la discrimination salariale des syndicalistes jusqu’aux multiples formes de harcèlement, de stigmatisation, de mauvais traitements sont à combattre de la même façon.

C’est pour ces raisons que la CGT a fait du 23 septembre une journée d’action pour la défense des libertés syndicales avec pour slogan « pas de conquêtes sociales sans libertés syndicales ».

C’est aussi pour cela que la direction confédérale demande aux organisations de la CGT de faire remonter tous les cas de répression syndicale, de discriminations, d’entrave à l’activité syndicale, de criminalisation. 

Actuellement, les services statistiques de l’Etat produisent peu de données statistiques sur les faits d’entrave à l’action syndicale ou sur la discrimination syndicale. Depuis 2004, le ministère du Travail ne publie plus le nombre de salarié-e-s protégés. On ne sait pas combien de procédures juridiques sont initiées par an pour entrave au droit syndical ou pour discrimination syndicale. On ne sait pas combien de ces procédures débouchent sur des sanctions.  

Un travail important est à accomplir pour rendre visible cette atteinte aux libertés fondamentales que sont les libertés syndicales.

Nous devons pouvoir faire pression sur l’Etat pour qu’il fasse appliquer le droit et la loi dans les entreprises et les services. Nous devons avoir tous les éléments pour obtenir une loi d’amnistie pour toutes et tous les militant-e-s condamné-e-s, des modifications du code pénal pour une meilleure protection des militant-e-s.

Nous devons avoir une vision globale de la situation pour mieux organiser la résistance, pour obtenir de nouveaux droits et conduire notre démarche syndicale de façon cohérente, pour ne pas réduire ou nous concentrer que sur les situations Air France et Goodyear.  

Des initiatives existent ou sont en préparation avec des comités locaux de soutien aux 8 condamnés de Goodyear.

Ces comités se mettent en place dans des configurations singulières à chaque localité, impliquant de façon différente des organisations de la CGT.

A partir des décisions de la CE Confédérale, le Bureau confédéral a pris les dispositions pour réussir la journée de mobilisation de la deuxième quinzaine de Mars. Pour cela il a décidé de poursuivre les contacts unitaires en vue de créer les meilleures conditions de la rencontre intersyndicale de la semaine prochaine, de se saisir de la réunion des Fds pour apprécier l’état de la situation revendicative de chaque secteur et de favoriser les convergences pour ce prochain rendez-vous interprofessionnel, de situer notre campagne « pas de conquêtes sociales, sans libertés syndicales », dans le processus revendicatif que nous venons de décider, incluant nos différentes campagnes.

Après le 4 février, nous organiserons une journée d’action le 27 mai, à nouveau pour défendre les libertés syndicales et pour soutenir nos camarades d’Air France en comparution devant le tribunal correctionnel de Bobigny.

Rappelons :

  • Chez Goodyear, alors que les plaintes avaient été retirées par la direction, le procureur a poursuivi et demandé de la prison ferme. Le juge a condamné 8 représentants des salariés à 24 mois dont 9 mois ferme.
  • Chez Air France, alors que l’inspecteur du travail a refusé catégoriquement le licenciement au regard des éléments factuels et objectifs, la direction fait recours au Ministre du travail pour licencier le salarié.

Dans l’immédiat et ce très rapidement, nous appelons les organisations à faire corps ensemble en envoyant des motions au Ministère du travail, afin que le recours de la direction d’Air France soit classé sans suite.

Les voyous ne sont pas ceux et celles qui tentent de sauvegarder les emplois, mais ceux et celles qui les suppriment au détriment des salarié-e-s qui vivent de leur travail, au détriment de l’intérêt général.

Télécharger la motion à renvoyer au Ministère du travail.