Gilets Jaunes et Syndicalisme

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Clermont-Fd le 26 novembre 2018

Depuis le 17 novembre, de nombreux citoyen-ne-s se retrouvent sur des mobilisations à l’appel d’un mouvement crée sur les réseaux sociaux : les Gilets Jaunes. À leur initiative, des axes dits stratégiques ont été bloqués et les principales revendications de ce rassemblement populaire se voulant apolitique et asyndical, sont : le départ du président de la république et la baisse des taxes. C’est du moins ce qui est relayé dans les médias.

Sur la forme comme sur le fond ces mobilisations sont l’expression de la colère et du désarroi de la population face à une politique toujours plus antisociale ; politique antisociale dénoncée constamment par la CGT dans le cadre d’actions de grève contre la loi travail, les ordonnances Macron, la casse de nos systèmes de retraites, la casse des services publics et dernièrement le 9 octobre pour un changement de société. Actions de grèves qui, il faut bien le constater n’ont jamais eu le retentissement et la couverture médiatique offerte aux gilets jaunes.

Aujourd’hui certain-ne-s s’étonnent de ne pas trouver la CGT dans ces actions allant jusqu’à reprocher à notre organisation son silence sur cette question. Il est bon de rappeler toutefois que contrairement aux autres confédérations la nôtre s’est exprimée dès le 31 octobre.

Ensuite, ce mouvement se veut asyndical et donc par définition pas ou peu structuré.

Les revendications portées sur les points de rencontres sont pour le moins hétéroclites et malheureusement parfois, dérapent dangereusement vers l’extrême droite : homophobie, sexisme, racisme, revendications anti-impôts, appel à l’armée, violences…

Pour notre syndicat la situation actuelle ne peut pas se résumer à des positions comme la baisse des taxes. Il faut mettre en débat dans les entreprises l’augmentation des salaires et des minimas sociaux, une répartition plus juste de l’impôt, la taxation des revenus financiers, le développement des services publics, l’évasion, les niches et la fraude fiscale, les exonérations de cotisations patronales, le partage des richesses, l’abandon de l’ISF, le CICE et autres aides aux entreprises, l’égalité femme-homme…

La multiplication des appels à la grève dans les entreprises et services est indispensable à l’établissement du rapport de forces nécessaire à la satisfaction de ces revendications, en parallèle d’un mouvement de blocage comme l’est celui des Gilets Jaunes.

La CGT comprend la colère des citoyen-ne-s et personne ne peut dire que la CGT s’en désintéresse. Depuis des années, notre syndicat dénonce la politique libérale et ses conséquences néfastes et ne cessera pas de chercher l’unité pour lutter sur ces questions.

Sur la forme, nous pensons que pour manifester côte à côte il faut 2 raisons fondamentales : la nécessité de se mobiliser pour exprimer une colère ou une indignation et ensuite avoir une perspective commune claire. Nous croyons en la solidarité et en la fraternité et, en l’occurrence, il nous parait difficile voire impossible de manifester aux côtés de gens d’extrême-droite, tout en ayant conscience que la majorité des gilets jaunes est loin d’être fasciste mais le risque que ce mouvement soit récupéré est prégnant. Si certains avancent masqués, ce ne sera jamais le cas de la CGT.

Pour le reste, la CGT reste un outil à disposition des salarié-e-s, un outil de proposition et de contestation ou chacun à la parole dans un cadre démocratique de solidarité et de fraternité. L’adversaire est et restera le libéralisme qui enfante inéluctablement la misère et l’extrême-droite. Seule la mobilisation unitaire sur des objectifs clairs est susceptible de faire changer la donne.  

En ce sens, la CGT appelle tou-te-s les citoyen-ne-s, salarié-e-s et indépendant-e-s, actifs/ves, privé-e-s d’emploi et retraité-e-s à se joindre aux manifestations pour exiger du gouvernement des réponses immédiates et précises.

Il y a aujourd’hui urgence à répondre aux attentes sociales comme :

  • l’augmentation du SMIC à 1800 € avec répercussion sur l’ensemble des grilles de salaires, des pensions et des minimas sociaux,
  • le développement des services publics de transports financés par l’employeur,
  • Une TVA à 5.5% sur les produits de première nécessité,
  • Une fiscalité juste tenant compte des revenus avec rétablissement de l’impôt sur la fortune et avec une vraie politique de lutte contre la fraude fiscale,

Ces revendications sont légitimes, c’est pourquoi la CGT du Puy de Dôme appelle tou-te-s les salarié-e-s du public, du privé, retraités, privé-e-s d’emploi à se mobiliser le samedi 1er décembre à 14h à la préfecture pour le progrès social, pour plus de justice, pour qu’enfin le gouvernement et le patronat en finissent avec le mépris témoigné quotidiennement aux salarié-e-s et à échanger ensemble dans la rue sur la suite à donner à notre lutte .

Comme chaque année et cela depuis plus de 10 ans, la CGT appelle à lutter contre la précarité et le chômage, pour l’augmentation du pouvoir d’achat et une fiscalité plus juste.
Samedi 1er décembre toutes et tous, Ensemble à 14h, Préfecture de Clermont-Fd.