Les mineurs isolés étrangers (MIE) doivent être pris en charge par l’aide sociale à l’enfance du Puy de Dôme !

Contre la suspicion généralisée !

Pour la prise en charge des mineurs isolés étrangers par l’Aide sociale à l’enfance !

Le Conseil général du Puy de Dôme ne peut laisser des enfants à la rue !

 

RASSEMBLEMENT

Lundi 15 décembre 2014 à 17H

devant le Conseil général

 

Communiqué de RESF 63, la CIMADE, la Ligue des Droits de l'Homme :

Cette année a lieu le 25ème anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, ratifiée par la France en 1990. Au cœur de ses principes, la non-discrimination, la recherche de l’intérêt supérieur de l’enfant et la participation de celui-ci aux décisions qui le concernent.

Cependant, à Clermont-Ferrand, ces principes sont bafoués, envers les mineurs étrangers isolés. La responsabilité du Conseil général est engagée, la protection de l’enfance étant de sa compétence.

Nous trouvons révoltant que l'aide sociale à l'enfance ,au mépris de sa mission d'aide à l'enfance(et du code civil qui stipule que tout acte d’état civil étranger doit être présumé valide) n'ait rien de plus pressé, aussitôt que des MIE entre 16 et 18 ans lui sont confiés, que de les emmener au bureau de la Fraude Documentaire (dans les locaux de la Police aux Frontières !) pour faire vérifier les papiers qu'ils présentent. Il s’ensuit le plus souvent, au prétexte qu'un doute existe sur leur minorité, que ces jeunes sont mis à la rue sans toit ni ressource. Et sans même qu’ils soient passés devant un juge.

Nous trouvons particulièrement choquant que, quelques semaines plus tard, lorsqu’un juge des enfants demande à l’aide sociale à l’enfance(ASE) de prendre en charge un jeune, celle-ci fasse appel de la décision du juge et laisse le jeune à la rue.

Voici un exemple : B, né en 1998, est arrivé (par le désert!) du Cameroun à Clermont en mars 2014. Sa minorité est contestée par l’ASE qui le conduit au bureau de la Fraude Documentaire. Toujours à la demande de l’ASE, il subit des tests osseux étalonnés sur une population blanche américaine et qui n’avaient pas vocation à être utilisés en justice. Il est exclu de l'ASE.

En mai 2104  Il est convoqué par le Juge des Enfants qui ordonne son  placement à l'ASE. Celle-ci a fait appel. B. reste donc à la rue.

Le 24 Novembre, il est convoqué en Cour d'appel. Le jugement sera rendu en décembre. Compte tenu des documents qu'il a reçus prouvant sa minorité, le jugement de réadmission sera sans doute confirmé. 

Il aura passé 9 mois à la rue parce que l’ASE l’a « présumé » majeur. Il est scolarisé en lycée professionnel (CAP maçonnerie) et chacun loue son travail et sa conduite.

 

article 3 de la convention internationale des droits de l’enfant 

Dans toutes les décisions qui concernent les enfants, qu'elles soient le fait des institutions publiques ou privées de protection sociale, des tribunaux, des autorités administratives ou des organes législatifs, l'intérêt supérieur de l'enfant doit être une considération primordiale.

 

Le Conseil général ne peut pas rester insensible sur le plan humain, ni dans l’illégalité au regard du droit international, européen et français face à cette situation qui concerne actuellement 2 jeunes filles et 8 jeunes garçons. Ils en sont réduits à dormir dans des squats, car le service d’hébergement d’urgence (115) ne prend pas en charge les mineurs !

Ils n’ont ni électricité pour faire leurs devoirs, ni chauffage, ni eau chaude. Ils n’ont pu être scolarisés que grâce aux démarches des militants du réseau éducation sans frontières (RESF) et à l’accueil favorable des établissements scolaires avec le soutien sans faille de la direction académique des services de l’éducation nationale. Certains sont internes mais doivent retourner au squat pendant les week-ends et les vacances scolaires, d’autres dorment au squat chaque soir.

Or ces mineurs isolés étrangers sont particulièrement soucieux de réussir leurs études et leurs formations. Ils méritent de trouver auprès des institutions de la République un accompagnement qui les protège et leur permette de mener à bien leurs projets afin de s’insérer efficacement dans la société française.

Les restrictions budgétaires ne peuvent pas justifier l’abandon des missions du Conseil général.