Le 8 mars : Toutes et tous mobilisé-e-s pour l'Égalité

L'Union Départementale CGT, ainsi que les Organisations Solidaires, Fsu et Unef du Puy de Dôme, appelle à la grève vendredi 8 mars 2019 et donne rendez-vous à 15h40 sur les marches de la Préfecture à Clermont-Fd ; voir l'affiche de l'événement Clermontois. 

15H40, C'est l'heure à laquelle les femmes arrêtent d'être payées chaque jour, sur la base d'une journée standard (9H - 12H30 / 13H30 - 17H). Les femmes sont toujours payées 26% de moins que les hommes. Alors, agissez ensemble sur votre lieu de travail, dans la rue, comme vous le déciderez : arrêt de travail, port de badges, d'autocollants, de foulards violets... Quelle que soit la forme, montrez ensemble que vous revendiquez l'égalité !

Nous avons toutes les raisons de nous mobiliser, toutes et tous, femmes et hommes, comme c'est le cas dans de plus en plus de pays dans le monde.

Venez récupérer des tracts et des foulards violets à la Maison du Peuple de Clermont, ou par demande à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

Toutes les informations sont à lire dans le dossier confédéral ci-dessous.

Télécharger le tract 8 mars 2019

Égalité Femmes / Hommes :

La moitié des salarié-e-s sont des femmes. Elles subissent des différences de rémunérations pouvant aller jusqu’à 27 %. Elles sont touchées par la précarité et le temps partiel, le chômage plus que les hommes. Leurs carrières sont plus souvent plafonnées, bloquées… ce qui se traduit par des retraites inférieures de 42 %. La CGT, en combattant ces discriminations, travaille aussi à une culture d’égalité entre les femmes et les hommes. De la formation à la vie professionnelle ou en société, les stéréotypes renforcent les inégalités. Les repères revendicatifs de la CGT dans tous les domaines prennent en compte ces besoins d’évolution des droits humains.

Voir la Vidéo du mouvement #8mars15h40, avec ActionAid France - Peuples Solidaires, Attac France (Officiel), CGT Confédération Générale du Travail, Les Chiennes de garde, En avant toutes, Femmes Migrantes Debout, Fondation Copernic, SNUipp-FSU, Le Groupe F, Femmes Gilets Jaunes, Le mouvement, La Maison des femmes, Marche Mondiale des Femmes France, Mouvement du Nid France, Osez le féminisme !, Le Planning Familial, Le Planning Familial de Paris, Union Syndicale Solidaires, Tou.te.s contre les violences obstétricales et gynécologiques,Touche Pas A Mon Intermittent.e, UNEF le syndicat étudiant, UNL - SD, Réseau Féministe "Ruptures", Collectif Droits des Femmes, Lesbiennes féministes CQFD, Solidarité Femmes, Femmes Egalité

La Commission femmes-mixité de la CGT

La Commission femmes-mixité de la Confédération Générale du Travail et les organisations CGT favorisent toutes les avancées en matière de législation sociale et de droits pour une égalité entre les femmes et les hommes dans le travail et dans la vie. Elles travaillent également à une juste représentation des femmes dans les organisations de la CGT.

Nous voulons que cessent enfin les inégalités au travail, en termes de salaires, d’accès à l’emploi, de carrière, de temps de travail. Nous voulons l’égalité salariale et la revalorisation des salaires dans les métiers à prédominance féminine. Nous voulons que soit garanti le droit d’accès à l’avortement, à la contraception dont la légitimité est sans cesse remise en cause. Nous voulons un égal accès à la santé et aux services publics garants d’une égalité de traitement pour toutes et tous. Nous voulons que cessent les violences sexuelles et sexistes à l’encontre des femmes : au travail, dans l’espace public comme à la maison. Nous voulons des politiques volontaristes contre les stéréotypes de genre : à l’école, dans les médias, dans la vie publique et privée. Nous voulons le partage des tâches domestiques et des services publics de prise en charge de la petite enfance et des personnes âgées dépendantes.

Pour nous joindre :

Commission femmes-mixité CGT - 263, rue de Paris – 93516 Montreuil Cedex - Tél. : 01 55 82 81 44 - Courrier électronique : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

La CGT a lancé le premier site d’action pour l’égalité professionnelle

C’est bien simple, en terme d’égalité professionnelle 60% des entreprises ne respectent pas la loi et seules 0,2% ont été sanctionnées. Face à ce constat alarmant, la CGT a créé egalite-professionnelle.cgt.fr. Le site permet notamment de vérifier si votre entreprise est dans la légalité et d’agir concrètement.

Marianna Traustadottir, de la Confédération islandaise du travail (ASI) - Pour l'égalité des salaires entre femmes et hommes

Témoignage

"Je m’appelle Marianna Traustadóttir et je représente l’ASI, Confédération islandaise du travail, la première confédération en Islande. Le 24 octobre 2016, 25 000 femmes et hommes sont descendus dans la rue pour manifester dans le centre de Rekjavic contre les écarts de salaires. Nous avons eu des manifs dans 19 endroits à travers le pays, 30 000 personnes ont arrêté de travailler à 2h38 de l’après-midi, et ont manifesté pour l’égalité des salaires"

Voir la vidéo interview de Marianna Traustadóttir.

#8 mars 15h40 : quatre actions pour faire du 8 mars une journée de grève pour les droits des femmes

Le 8 mars, vous voulez vous mobiliser mais vous ne savez pas comment faire ? Guide pratique pour réussir sa journée d’action de lutte pour les droits des femmes.

Appeler tou.tes vos ami.es à agir le 8 mars

Ami.es, collègues, familles, voisins, tou.tes vos proches peuvent agir le 8 mars

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  • Faire grève le 8 mars

La CGT, Solidaires et la FSU appellent les salarié.es à se mettre en grève le 8 mars prochain pour exiger l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Il peut s’agir d’une grève toute la journée, ou d’un débrayage de 2 heures, par exemple à partir de 15h40, pour dénoncer les 26% d’écart salarial entre les femmes et les hommes.

Comment faire grève ?

Un appel national à la grève est déposé par 3 organisations syndicales interprofessionnelles. Tous les salarié.es du secteur privé ont donc le droit de s’y joindre, sans avoir besoin de prévenir leur employeur. Il suffit ensuite de motiver son absence en annonçant que l’on était en grève.

Dans la fonction publique, les entreprises publiques et les entreprises privées ayant délégation de service public, il faut pour faire grève que les syndicats aient déposé un préavis de grève. Des préavis sont déposés le 8 mars par la CGT, la FSU et Solidaires dans la fonction publique d’Etat, la fonction publique territoriale, la fonction publique hospitalière, l’énergie (EDF, ENGIE…), à la SNCF...

Quel est l’impact sur le salaire ?

La retenue sur salaire doit être strictement proportionnelle à la durée d’interruption du travail, à défaut de quoi elle sera considérée comme une sanction pécuniaire illicite.

Par exemple : si vous faites grève 3 heures, l’employeur ne peut pas vous retirer plus de 3 heures.

Une exception : dans la fonction publique d’État et certaines entreprises publiques où la retenue sur salaire est toujours d’une journée. Dans ces secteurs, les syndicats organiseront souvent des heures d’information syndicales le 8 mars à 15h40 pour permettre aux salarié.es de se mobiliser sans perdre un jour de salaire.

Rejoindre une action le 8 mars

Le 8 mars, de nombreuses actions sont prévues. Rassemblements, actions et débrayages sur les lieux de travail, actions sur des lieux d’études ou de vie…

  • Proposer une action le 8 mars
  • Organiser un rassemblement, par exemple à 15h40 sur une place publique.

Vous pouvez prévoir un concert de casserole, un Mannequin Challenge, remettre les 20 exigences « En 2017, nous voulons » du mouvement aux autorités (préfecture, député…) ou au patronat (Chambre de Commerce et d’Industrie).

Le jour J, vous pourrez valoriser votre action en envoyant les photos avec le #8mars15h40 sur les réseaux sociaux, elles s’afficheront automatiquement sur le site 8mars15h40.

N’hésitez pas à solliciter les organisations du collectif pour vous aider à demander les autorisations en Préfecture.

  • Organiser une action sur votre lieu de travail.

Il peut s’agir d’un débrayage, d’un rassemblement dans la cour, le hall ou une salle de pause ou d’une action symbolique (port de brassards…). N’hésitez pas à travailler des revendications spécifiques à votre employeur (écart de salaire, congés familiaux, sexisme et violences sexuelles, conditions de travail, temps partiel, travail du dimanche…) en vous inspirant des propositions nationales. N’hésitez pas à solliciter les syndicats pour vous aider.Retour ligne automatique
Le jour J, vous pourrez valoriser votre action en envoyant les photos avec le #8mars15h40 sur les réseaux sociaux, elles s’afficheront automatiquement sur le site 8mars15h40.fr

  • Organiser une action sur votre lieu d’étude

Il peut s’agir d’un débrayage, d’un rassemblement dans la cour, le hall ou d’une action symbolique (port de brassards…). N’hésitez pas à travailler des revendications spécifiques à votre lieu d’étude (mixité des filières, sexisme et violences sexuelles, stéréotypes, accès à la contraception ou l’IVG…) en vous inspirant des propositions nationales.

N’hésitez pas à solliciter les syndicats CGT, Solidaires et FSU pour vous aider - Dans l’enseignement supérieur : UNEF - Dans les lycées : UNL

Le jour J, vous pourrez valoriser votre action en envoyant les photos avec le #8mars15h40 sur les réseaux sociaux, elles s’afficheront automatiquement sur le site 8mars15h40.fr

Égalité au travail : comprendre avant d'agir

Les enjeux de l'égalité femmes-hommes

Si les avancées en matière d'égalité femmes-hommes sont réelles - et liées à leurs luttes et aux mobilisations - elles n'en restent pas moins fragiles et susceptibles d'être remises en cause. Et l'inégalité qui persiste touche le monde du travail, la vie sociale, familiale, la sphère publique comme la sphère privée :

  • les femmes touchent en moyenne 26% de salaire en moins que les hommes ;
  • 60% des emplois non qualifiés sont occupés par des femmes ;
  • 80% des emplois rémunérés au SMIC sont des femmes ;
  • 82% des personnes qui travaillent à temps partiel sont des femmes ;
  • 56% des femmes retraitées ne touchent que le minimun vieillesse ;
  • les femmes sont 2 fois plus nombreuses que les hommes à attendre 65 ou 66 ans pour liquider leur retraite du fait de carrière incomplètes...

Discrimination dans l'accès à l'emploi, dans le déroulement de carrière, maintien dans la précarité par le temps partiel, les facteurs qui expliquent la disparité de traitement femmes-hommes sont multiples et la solution ne se trouve que dans la prise en compte de cette multiplicité.

La démarche Cgt sur l'égalité

Pour lutter contre l'inégalité femmes-hommes, au travail comme dans la vie, les lois promulguées depuis le début du XXe siècle ont montré leurs limites et la mobilisation syndicale reste impérative, au travers de négociations dans l'entreprise et les branches mais aussi de luttes et d'actions revendicatives.
En effet, à ce jour :

  • 59% des entreprises de plus de 50 salarié-e-s n'ont ni accord égalité ni plan d'action comme le prévoit pourtant la loi
  • 0,1% seulement de ces entreprises qui ne sont pas en conformité ont été sanctionnées.

La Cgt veut donner à tous les négociateurs-trices les capacités à gagner des droits nouveaux pour les femmes car c'est en gagner pour tous :

  • en appuyant la négociation sur le rapport de force
  • en impliquant les femmes
  • en articulant les revendications à l'égalité avec une approche transversale de celle-ci.

La démarche Cgt de négociation

La négociation collective est un droit des salarié-e-s mis en œuvre par les organisations syndicales, pour l'acquisition de droits et de garanties collectives, dans une logique de progrès social.

La relation de travail étant caractérisée par un lien de subordination qui donne l'avantage à l'employeur, le droit à la négociation collective acquis par la lutte sociale et syndicale est aujourd'hui mis à mal par les lois récentes.

Six principes fondent l'approche Cgt de la négociation collective :

  • le renforcement de la hiérarchie des normes et du principe de faveur, qui reconnaît des droits mieux-disant aux salarié-e-s ;
  • la garantie du monopole des organisations syndicales à négocier, sous le contrôle des salarié-e-s, pour préserver ceux-ci de pressions ou manipulations individuelles ;
  • l'association des salariés à la négociation, avant, pendant et après, pour rester au plus près de leurs vrais besoins et préoccupations ;
  • la négociation sur la base des propositions des salarié-e-s ;
  • la généralisation du principe de l'accord majoritaire, qui doit être signé par les organisations syndicales représentant plus de 50% des salarié-e-s afin d'éviter pressions individuelles et/ou manipulations patronales ;
  • la possibilité de revenir sur un accord, si celui-ci ne correspond pas/plus aux besoins des salarié-e-s ou celle d'exiger une mise en œuvre d'un accord dont elle dénonce malgré tout une partie.

Appel à l'action et la grève le 8 mars à 15h40

Elles étaient plus de 300 000 à manifester en Pologne pour le droit à l'avortement.

Elles étaient en grève en Islande pour obtenir l'égalité des salaires.

Elles étaient en grève en Argentine contre les violences.

Elles se sont mobilisées contre Donald Trump aux Etats-Unis.

En France, elles étaient des dizaines de milliers à manifester contre la loi El-Khomri, puis dans l'action le 7 novembre dernier à 16h34 pour l'égalité salariale et partout, elles continuent à se battre pour leurs conditions de travail.

La journée du 8 mars ne se « fête » pas par un cadeau ou une distribution de fleurs sur le lieu de travail. Journée internationale pour les droits des femmes, elle est une journée de lutte pour l'égalité.

En 2017, le contexte politique, social et économique international comme national n'offre pas de répit pour tout-es celles et ceux qui œuvrent à plus d'égalité et de justice sociale. La banalisation des idées d'extrême droite, la montée des conservateurs dans les élections (aux États-Unis, dans différents pays européens notamment) sont des signes inquiétants pour les droits des femmes, pour les droits des populations qui fuient les guerres, la tyrannie, l'homophobie ou tout simplement la misère.

En France, le contexte social et politique avec les dernières lois (Travail, Macron, Rebsamen...), la répression du mouvement social, comme la banalisation des idées de l'extrême droite obligent nos organisations syndicales et féministes à s'allier pour contrer pied à pied leur propagande mensongère et les reculs sociaux pour les salarié-es, chomeurs/ses, précaires, étudiant-es et retraité-es.

L'égalité entre les femmes et les hommes est pour nous incontournable parce qu'elle participe du progrès social. Laisser perdurer les inégalités entre les femmes et les hommes et s'exercer les violences contre les femmes, c'est porter une responsabilité sur le fait que les idées rétrogrades et les partis qui les portent progressent. Des mesures ambitieuses avec des moyens dédiés doivent être mis en œuvre de façon urgente. Des mobilisations d'ampleur, combatives et solidaires nous permettront de les imposer.

En 2017, nous voulons que cessent enfin les inégalités au travail, en termes de salaires, d'accès à l'emploi, de carrière, de temps de travail. Nous voulons l'égalité salariale et la revalorisation des salaires dans les métiers à prédominance féminine.

En 2017, nous voulons que soit garanti le droit d'accès à l'avortement, à la contraception dont la légitimité est sans cesse remise en cause. Nous voulons un égal accès à la santé et aux services publics garants d'une égalité de traitement pour toutes et tous.

En 2017, nous voulons que cessent les violences sexuelles et sexistes à l'encontre des femmes : au travail, dans l'espace public comme à la maison.

En 2017 nous voulons des politiques volontaristes contre les stéréotypes de genre : à l'école, dans les médias, dans la vie publique et privée.

En 2017 nous voulons le partage des tâches domestiques et des services publics de prise en charge de la petite enfance et des personnes âgées dépendantes.

Les femmes sont toujours payées en moyenne un quart de moins que les hommes. Ceci signifie donc que chaque jour, elles travaillent gratuitement à partir de 15h40.

Aussi, nous appelons à faire du 8 mars 2017 une journée d'actions et de grèves pour les droits des femmes.

Pour refuser le travail gratuit et exiger l’égalité professionnelle, nous appelons à des arrêts de travail à 15h40 dans toute la France et sur tous les lieux de travail.

Montrons que nos luttes sont des conditions nécessaires et indispensables pour l’émancipation des femmes et des peuples. Et montrons que nous devons toutes et tous rester solidaires, vigilantes et combatives pour renforcer nos acquis et obtenir de nouveaux droits.

Le 8 mars à 15h40 : toutes et tous dans l'action, toutes et tous dans la grève

 

Entreprises : en France des luttes victorieuses

Sur le plan syndical, les femmes, en l'espace d'une année, ont marqué des points décisifs. Retour sur les luttes marquantes dont celles de la Polyclinique de l'Ormeau et des Atsem.

Qui a dit que les femmes n’étaient pas combatives ? Elles sont pourtant à l’origine de luttes historiques. Le 8 mars 1917, les femmes manifestent pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front. C’est le premier jour de la révolution russe. Un siècle après, les avancées sont réelles mais fragiles. Les femmes sont payées en moyenne  25% de moins que les hommes. Autrement dit, tous les jours à partir de 15h40, elles travaillent gratuitement. Alors sans hésiter, le 8 mars 2017, journée internationale du droit des femmes, la CGT appelle à la grève générale.

Les femmes savent lutter et gagner leur émancipation. La CGT les accompagne dans leurs combats.  Ce film relate les luttes victorieuses des Atsem, des coiffeuses du 57 Bd de Strasbourg à Paris,  ou encore des salariés de la Polyclinique de l'Ormeau…

Ce fut la plus longue mobilisation syndicale dans le secteur de la santé. Et ce fut une mobilisation victorieuse. Après 64 jours de grève, l’occupation successive du Conseil départemental des Hautes-Pyrénées et de l’Agence régionale de santé Occitanie, des barrages filtrants, etc. les salariés femmes de la clinique de l’Ormeau ont eu gain de cause. Finalement, les salariés de la policlinique de l’Ormeau et la CGT ont obtenu beaucoup plus que ce que prévoyait l’accord de fin de grève proposé par le médiateur ministériel, d’abord rejeté par la direction de la policlinique, propriété du groupe Medipole partenaires, puis in fine accepté le 5 janvier. « C’est une augmentation de 3 % qui a été concédée et une prime pérenne de 700 euros pour tous les salariés de l’établissement », s’est félicité la CGT. Ce protocole comprend : une augmentation significative de la valeur du point intégrant la Rémunération annuelle garantie avec un effet rétroactif au 1er janvier 2016, une prime pérenne de 700 euros pour tous les salarié-e-s de l’établissement, des mesures en termes d’amélioration des conditions et d’organisation du travail...

Il aura fallu l’intervention de Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, mais aussi de Matignon, appelé à l’aide par les salariés grévistes, pour que la situation se débloque enfin, tard ce 10 janvier. Au-delà des augmentations salariales, les grévistes ont obtenu des avancées en matière de conditions de travail. Ils souhaitaient que soient conservés certains postes menacés, l’abandon d’un projet relatif aux services d’hospitalisation et la prise en compte des temps de pause en travail effectif. Les grévistes avaient aussi réclamé l’intégration des équipes d’agents de service hospitaliers aux équipes de soins, le remplacement des personnels absents, la mise en place de plannings fixes, le respect de délais minimums en cas de changements d’horaire.

Toujours dans le secteur de la santé, après deux mobilisations le 14 décembre 2016 et le 1er février 2017, ce sont les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) qui ont eu gain de cause. Les conditions de travail des Atsem – agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles – ont beaucoup évolué suite aux récentes réformes scolaires. Pour autant, ils ne bénéficient toujours pas de la reconnaissance qu’ils méritent, et les salariés (en grande partie des femmes) sont bloqués dans leur déroulement de carrière. Elles revendiquent notamment :

  •  un Atsem par classe et leur remplacement par une équipe d’Atsem volants ;
  •  la clarification des missions des Atsem ;
  •  une solution réelle à la problématique de la double hiérarchie Éducation nationale-collectivité ;
  • de la formation professionnelle tout au long de la carrière ;
  • un déroulement de carrière avec la possibilité d’intégrer la catégorie B ;
  • la reconnaissance de la pénibilité ;
  • la reconstruction de carrière par la prise en compte de l’ancienneté (supprimée lors des transpositions des accords Jacob en 2007).

Mi-février, Annick Girardin, ministre de la Fonction publique, accédait à certaines des plus pressantes revendications. Elle annonçait que ces agents, de catégorie C, allaient pouvoir évoluer vers la catégorie B. De nombreux points restaient non tranchés, mais Annick Girardin s’est dit prête à avancer. Des groupes de travail, mis en place avec l’association des maires de France (AMF), devraient permettre d’accoucher très vite de propositions qui pourront être mises en œuvre à la rentrée prochaine. La mobilisation paie toujours.

Pourquoi elles se mobilisent à 15h40...

Né en Islande en 1975, le débrayage à 15h40 a son histoire. Il a depuis été adopté par de nombreuses femmes en lutte en Europe et ailleurs.

C’est une forme de mobilisation qui est née en Islande il y a maintenant 42 ans, en 1975. À 14h08 précisément, des femmes se sont mises en grève pour rejoindre le centre de la capitale et manifester à l’occasion de ce qu’elles ont appelé le « jour de repos des femmes ».

Pourquoi 14h08 ? Parce qu’elles ont estimé que, à partir de cet horaire, elles travaillaient sans être payés, en prenant comme référence le salaire moyen d’un homme. Ce mouvement s’est répété en 2005 et en 2008. Cette année là, elles se sont mises en grève à 14h25, ce qui veut dire qu’elles ont réduit de 17 minutes l’inégalité salariale avec les hommes. En octobre dernier, elles se sont mises en grève à 14h38, soit une réduction de 8 minutes en neuf ans. Le mouvement a été adopté par les Françaises en novembre dernier : elles ont été invitées à quitter leur travail à 16h34 pour protester contre les inégalités salariales. Le 8 mars prochain, pour la Journée de la femme, un appel de syndicats, associations féministes, ONG, organisations de la jeunesse, appellent les femmes à se mettre en grève à 15h40. Aux États-Unis, le mouvement Women’s march a également appelé les femmes à faire grève.

La lutte pour le droit des femmes depuis ce début d’année s’internationalise. En janvier dernier, à Washington, 500 000 manifestants avaient manifesté à l’appel du Women’s march,  en réaction à l’élection de Donald Trump. Par solidarité, 100 000 Londoniennes avaient arpenté les rues de Londres. À Paris, et dans bien d'autres villes, plusieurs milliers de personnes avaient ainsi marqué leur désapprobation en marchant. Le président Donald Trump s’était rendu célèbre pendant la campagne électorale en multipliant les déclarations machistes, et en se déclarant pour l’interdiction de l’IVG.

C’est que, un peu partout dans le monde, les droits des femmes ont été durement attaqués. En Pologne, en octobre 2016, le Parlement a tenté de faire passer une loi liberticide anti-avortement, qui interdisait totalement le recours à l’IVG. 150 manifestations se sont alors tenues, et ont réuni plus de 100 000 personnes, en majorité des femmes. Le Parlement polonais a préféré renoncer à sa loi.

Appel unitaire de la Fonction publique

L’Union générale des fédérations de fonctionnaires CGT appelle les personnels de la Fonction publique à faire du 8 mars une journée de mobilisations pour les droits des femmes et contre les discriminations qui les frappent.

Cette journée sera notamment l’occasion de réclamer :

  • l’obligation de décliner localement l’accord égalité FP, signé unanimement en mars 2013 ;
  • la démarche intégrée de l’égalité comme stipulé dans l’accord : l’égalité doit se concevoir en permanence en amont de toute décision, de lois, accords et doit être intégrée dans toutes les négociations, avec une obligation de résultats pour lutter contre les inégalités ;
  • la suppression de tous les écarts de salaires : un rapport annuel de situation comparée (RCS) à tous les niveaux des titulaires et non-titulaires, doit permettre un état des lieux précis pour mieux identifier les inégalités femmes/hommes ;
  • l’application du principe « à travail de valeur égale, salaire égal » en particulier pour la reconnaissance des qualifications des métiers à prédominance féminine par la réévaluation des grilles salariales ;
  • la reconnaissance de la pénibilité pour les métiers à prédominance féminine ;
  • une réelle mixité des métiers pour les femmes et pour les hommes, pour une amélioration des conditions de travail pour toutes et tous ;
  • le maintien des RTT durant les congés maternité ;
  • l’égalité d’accès à la formation continue pour toutes les catégories professionnelles ;
  • l’assurance d’un déroulement de carrière pour toutes les femmes et de leur accès aux postes à responsabilité ;
  • la revalorisation des pensions de retraite-s où les femmes subissent les conséquences des maternités, de la prise en charge familiale, et des bas salaires dans des métiers peu reconnus ;
  • un grand plan d’action pour permettre l’articulation vie privée/vie professionnelle.